Si une pratique adaptée de l’exercice a été reconnue comme le mode de prévention et parfois le traitement le plus efficace de la lombalgie, les douleurs au bas du dos peuvent devenir aiguës et nécessiter un traitement analgésique. Cependant, l’efficacité de certains analgésiques à soulager ce type de douleur est controversée. Cette nouvelle méta-analyse australienne de 13 études, présentée dans le JAMA Internal Medicine, nous laisse peu d’espoir sur les » médicaments qui marchent « .
La question se pose alors que le paracétamol, notamment, a été documenté à plusieurs reprises comme inefficace contre les douleurs lombaires aiguës et chroniques. Une récente étude, publiée dans le Lancet a conclu à l’inutilité de prendre du paracétamol, car » il ne fait pas mieux qu’un placebo « . Pourtant, si le paracétamol ne permettra pas de soulager la douleur, ou de » récupérer » plus rapidement, les directives cliniques le recommandent (Dafalgan, Doliprane, Efferalgan) tel un analgésique » universel » pour la lombalgie aiguë. Cette nouvelle analyse australienne révèle à son tour, l’inefficacité de certains analgésiques à base d’opiacés, tels que le tramadol et l’oxycodone.
Les chercheurs de l’Université de Sydney ont regroupé les données de 20 essais sélectionnés dans la littérature, portant sur les effets et l’innocuité des analgésiques opioïdes pour prendre en charge la douleur du bas du dos chronique et aiguë. Les essais révèlent cependant,
· un effet minime sur la douleur vs placebo : leur effet est estimé à environ la moitié du niveau nécessaire pour être cliniquement efficace et significatif,
· des taux d’intolérance très élevés, avec une incidence d’effets secondaires comme la nausée et la constipation, et finalement, l’abandon du traitement chez plus de la moitié des participants.
Précisément, les résultats regroupés d’un sous-groupe de 13 études, portant au total sur 3.419 participants aboutissent à un effet minime sur la douleur des opioïdes (soit une différence moyenne de 10,1 points de score de douleur entre les opioïdes et le placebo sur une échelle en 100 points).
Il existe des thérapies non médicamenteuses : les résultats suggèrent donc à nouveau, que pour la gestion des douleurs du bas du dos, on ne pourra compter uniquement sur des analgésiques. Les auteurs rappellent l’ensemble des thérapies alternatives qui ont déjà fait leurs preuves, telles que la pratique d’un exercice adapté, bien sûr, mais également, les techniques d’autogestion, l’ostéopathie et les interventions parfois psychologiques, comme la méditation en pleine conscience.
Source:JAMA Internal Medicine May 23 2016 doi:10.1001/jamainternmed.2016.1251 Efficacy, Tolerability, and Dose-Dependent Effects of Opioid Analgesics for Low Back Pain.
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