1 patient sur 4 développe une insuffisance cardiaque dans les 4 années de sa première crise cardiaque, conclut cette étude de l’Université Medical Center Utrecht (Pays Bas) présentée au dernier congrès de la Société européenne de cardiologie. Un étalon et un facteur pronostique majeur qui doit permettre de mieux prédire le risque de développer une insuffisance cardiaque et prévenir par le traitement, en particulier en présence de facteurs aggravants comme l’âge avancé, le faible niveau socio-économique, et le diabète.
Des données jusque-là limitées sur l’incidence de l’insuffisance cardiaque après un infarctus du myocarde car portant essentiellement sur des patients traités par thrombolytiques, alors qu’aujourd’hui le traitement privilégié pour l’infarctus du myocarde aigu est l’intervention coronarienne percutanée (PCI) ou pose d’un pour dégager l’artère bloquée. Ces 25% de victimes de première crise cardiaque pourraient pourtant échapper à cette condition médicale majeure et son risque élevé d’hospitalisation et de décès, conclut l’étude menée sur près de 25.000 patients. Des conclusions qui précisent aussi les groupes à risque plus élevé, comme les patients atteints d’une cardiopathie ischémique (dont les victimes d’infarctus du myocarde).
Les chercheurs ont analysé les dossiers de santé et les données d’incidence d’insuffisance cardiaque et de ses différents facteurs, après un premier infarctus du myocarde, chez 24.745 patients participant à l’étude CALIBER (CArdiovascular research using LInked Bespoke studies and Electronic health Records). Les participants qui n’avaient pas d’antécédent d’insuffisance cardiaque ont été suivis pendant 3,7 ans en moyenne après leur infarctus. Au cours du suivi,
· 24,3% ont développé une insuffisance cardiaque, soit environ 1 sur 4.
· Un certain nombre de facteurs ont été associés au risque accru de développer une insuffisance cardiaque après un premier infarctus du myocarde :
· Chaque hausse de 10 ans d’âge en plus est associée à un risque accru de 45%,
· un très faible statut socio-économique est associé à un risque accru de 27%,
· le diabète : +44%,
· la fibrillation auriculaire : +63%
· la maladie artérielle périphérique : +38%,
· la maladie pulmonaire obstructive chronique : +28%,
· l’hypertension : +16%.
L’étude identifie ainsi des facteurs pronostiques chez les patients victimes de crise cardiaque permettant de prédire le niveau de risque de développer une insuffisance cardiaque et donc, de prévenir ce risque.
Source: European Society of Cardiology Meeting Heart Failure 2016 and the 3rd World Congress on Acute Heart Failure 24-May-2016 1 in 4 patients develop heart failure within 4 years of first heart attack
Plus de 50 étudessur l’Insuffisance cardiaque