Nos insolents humoristes....

Publié le 26 mai 2016 par Filou49 @blog_bazart

26 mai 2016

  On aime l'humour bien noir pas consensuel pour un sou sur Baz'art , et en ce dernier jeudi du mois de  mai on vous le montre avec plusieurs humoristes cinglants et caustiques sont mis à l'honneur, soient à travers un livre sorti récemment dont la lecture nous a régalé, soient à l'occasion d'un spectacle collectif, où des émissaires éminents de cet humour plein d'impertinence et de cynisme étaient représentés...

 1. Régis Mailhot reprend les hostilités

Présent sur tous les fronts radio,  télévision, salle de spectacle, Régis Mailhot est bien connu pour sa gouaile et ses réparties.  Et l'on n'est pas déçu   Dès la première définition que l'on lit : '' Abstention  un parti sans tête, sans voix, qui cherche à se faire entendre",  le ton est donné  En quelques lignes Régis Mailhot réécrit le who's who des personnalités du monde d'aujourd'hui.

 La politique, la société, les religions, il flingue à tout  va dans cet  ABC minutieux et cruel. Petit florilège  en quelques échantillons triés sur le volet :

« Africains : personnes qui imitent constamment Michel Leeb »),

« Géopolitique : d’un côté se trouvent les riches qui cumulent les richesses, et de l’autre, les pauvres qui amassent les gravats. » 

« Hollande, c’est un peu le chef de rayon  des produits surgelés qui explique que, pour faire des économies, la nuit, il coupe les frigos. »)
"Élections : entretien d’embauche
Occasion régulière de mesurer à quel point le peuple est complètement déconnecté des préoccupations de ses élites."

 "Macron (Emmanuel) : a "uberisé" le parti socialiste
Un ex-banquier de chez Rothschild, devenu ministre de l’Économie d’un gouvernement socialiste… Pour un journaliste, c’est un peu comme apprendre que Christine Boutin est testeuse de lubrifiant dans un sex-shop au Vatican."

 "Football : sport qui consiste à aller aux putes entre deux séances d’étirements."

 Et  surtout tout colle tellement bien à la réalité et l'actualité sans que cela ne devienne trop vite obsolète, vu l'intelligence du garçon ! De quoi passer un bon moment de divertissement et de rire intelligent!!.


Reprise des hostilités – #JeSuisBarbu, Régis Mailhot, Albin Michel, 2016.  En librairie le 6 avril.

2. Les pétillantes chroniques en Thalys d'Alex Vizorek

"Patrick Bruel. Je m'étais réjoui de lui parler pendant quatre minutes, ce qui était le rêve de ma mère, de ma soeur et de ma copine. Si la chronique s'est bien déroulée, au moment du flash info il se dirige vers moi plutôt mécontent pour venir me parler seul à seul... ce qui était le rêve de ma mère, de ma soeur et de ma copine, mais pas vraiment le mien."

Les belges envahissent nos médias, Radio, télé, théâtre, cinéma, ils sont partout, ça tombe bien ils ont du talent. Depuis Tintin en 1929, Spirou en 1938 tous les petits français ont quelque chose en eux de la Belgique. Les belges sont nos amis, ils sont beaux et drôles (sauf Dodo la Saumure, Marc Dutroux et quelques autres bien sûr…) c’est certainement  pour cela que Depardieu, Arthur, la famille Mulliez, Bernard Tapie et  quelques autres sont partis s’installer outre Quiévrain.

Chic ! Les belges nous envoient en échange Alex Vizorek, facétieux bouffon, chroniqueur sur France Inter, la radio qui s’amuse à réfléchir. Impertinent, drôle et drôlement intelligent au micro de « Si tu écoutes j’annule tout » ou en face du Patrick Cohen, le journaliste radio le plus écouté de France, notre Alex n’a pas la langue dans sa poche.

Il énerve Patrick Bruel - voir citation- ou Alain Finkielkraut, affronte Nicolas Bedos ou déclare sa flamme à Valérie Pécresse, fait marrer Éric Naulleau (ce qui n’est pas une mince affaire) analyse en profondeur le dernier ouvrage de Clara Morgane, son calendrier 2014, Vizorek ose pas mal de choses et c’est à ça qu’on le reconnait.

Comédien, humoriste belge né en 1981 Alex Vizorek à une sacrée plume, ses chroniques radio passent très bien la rampe de l’édition, « Chroniques dans le Thalys » un recueil où l’on picore çà et là de petites pépites, dans le train, le métro ou ailleurs. 

Bref, ces chroniques en Thalys sont idéales contre le "train train "quotidien.. ( oui on a osé)....

 MD

3. Les Insolents  : un spectacle  drôle et salvateur

 Vu samedi soir à la salle Rameau,  un spectacle produit par le toujours génial Espace Gerson, un plateau de 5 humoristes bien dans la même famille que Maillot et concorts..

Les Insolents, LE plateau d'humoristes en or massif qui vont sur différentes contrées, du trash à l'absurde, du stand-up aux personnages, du délicat décalage à l'humour noir qui grince, chef de file de l'Impertinence et de l'Irrévérence.

5 troubles-fête, descendus sur scène pour provoquer le sacro-saint rire salvateur car forcément le rire qui tache ca a toujours un coté libérateur évident!

Parmi ces 5 humoristes particulièrement bien choisis- dont Aymeric Lompret déjà applaudi quelques semaines avant  au coup de boost de l'humour- on aura particulièrement été friand de l'humour de Pierre Emmanuel Barré , ce croniqueur résident de l’émission «On va tous y passer» sur France Inter, également sur Canal + dans «La Nouvelle Edition».

Barré y évoque avec détachement l’immoralité quotidienne, l’absurdité du politiquement correct, traite le grave à la légère et fait hésiter le spectateur entre le rire et la gêne avec le cynisme et l'élégance parfaitement requise. 

 Mais le vrai coup de coeur était surement pour la seule artiste féminie de la soirée, à savoir  Blanche Gardin, que j'ai découvert lors du Jamel Comedy Club en 2007 parfaitement à l'aise dans l'univers un poil sexiste du stand up.


 Actuellement dans le rôle d’Hélène, employée déprimée et déprimante dans la série "Workingirls" sur Canal+. Blanche Gardin est vraiment épatante,  car parvient à provoquer le rire tout en nous faisant réflechir sur de grandes questions plus ou moins existentielles.

Elle  parvient à alterner  moments caustiques et crus mais aussi des passages plus poétiques, oscillant entre  pénétrations digitales (sic)  et interprétation des rêves. 

Blanche aborde des sujets difficiles avec des mots forts et s'en sort toujours avec une pirouette bienvenue, et aborde des sujets comme la condition humaine, de la mort, du sexe qui s’épuise d’être désiré, parler de l’absurdité de la recherche du bonheur, du vice et de la vertu, parler, quel talent cette Blanche...