C’est à l’occasion de la démolition d’immeubles dans un quartier de Corbeil-Essonnes (91) que Nicole Méresse a saisi ces façades éventrées, ces morceaux de vies brisées. Car les immeubles qui tombent entraînent dans leur chute des instants, des souvenirs, des musiques, des joies et des peines, qu’on ne retrouvera plus. Et c’est cela que cherche Nicole Méresse dans ses toiles, ce qu’un homme, traversant l’espace d’une cité, semble l’inviter à inscrire, l’ombre d’un dauphin, un papier déchiré, une balustrade pliée où personne ne pourra plus s’accouder pour regarder la vie depuis le balcon, ou appeler un ami qui passe. Demain, peut-être, y aura-t-il en ces endroits d’autres constructions. Mais, pour reprendre le titre d’un livre d’Alain Rémond, « Chaque jour qui passe est un adieu ». Les toiles exposées dans ce Café curieux de Morsang-sur-Orge (91) disent cet adieu.
La scénographie de Sabine Stellittano rassemble les oeuvres exposées sous un film transparent, comme pour protéger ces images, celles de Nicole Méresse et celles réalisées par les participants aux ateliers animés par Angeles Testera ou Jean-François Donati, soit une quinzaine de personnes.
Dans un coin de la pièce, de quelques parpaings sort un visage. C’est une oeuvre de Nelice. Dans un autre lieu, démoli lui aussi, le bâtiment de la MJC-Centre social de Chilly-Mazarin (91) rue Pierre Mendès-France, il y avait une autre oeuvre de la même artiste…