Déserts médicaux : 50.000 euros pour s'y installer propose l'Assurance maladie" /> Déserts médicaux : 50.000 euros pour s'y installer propose l'Assurance maladie" border="0" title="SANTÉ > Déserts médicaux : 50.000 euros pour s'y installer propose l'Assurance maladie" />
©afp.com/FRED DUFOUR
Des zones sous-dotées en praticiens, il y en a de plus en plus en France malgré les aides et subventions déjà accordées par l'Assurance maladie aux médecins qui acceptent de s'installer dans un "désert médical" en banlieue ou à la campagne. L’Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam), propose aux syndicats, lors d'une nouvelle séance de négociation pour la future convention, un document où l'offre forfaitaire atteindrait 50.000 euros pour trois ans minimum dans une zone considérée comme fragile. Soit une augmentation de quelque 5.000 euros. Actuellement, l'aide financière baptisée "option démographie" et destinée à attirer les médecins dans les déserts médicaux, "n'est pas suffisamment attractive", a constaté l'Assurance maladie après avoir enquêté durant deux mois sur le territoire français. Entre 2013 et 2014, sur 485 nouveaux médecins installés, 190 ont adhéré à cette option démographique, soit 39% des nouveaux installés en zone déficitaire, relève l'organisme.Pas assez ambitieux ?Le régime social avance plusieurs explications à ce faible taux : une méconnaissance du dispositif, un versement de l'aide "trop tardif" au regard de la date d'ouverture du cabinet, un montant aux deux tiers proportionnels à l'activité "alors que les médecins nouveaux installés ont justement une activité moindre durant les premiers mois". Conséquence, l'aide bénéficie prioritairement aux médecins déjà installés (deux tiers du montant total de l'enveloppe), qui ont par ailleurs une activité plus importante que la moyenne de leurs confrères, avec un effet moindre pour les spécialistes (moins de 2% des adhérents). Mais ce type de praticiens est également très recherché dans les zones fragiles. L’Assurance maladie propose donc de recentrer cette aide vers les médecins qui s'engagent à une activité dans la zone durant trois ans, ainsi qu'à ceux qui s'installent dans un "mode d'exercice regroupé". Fixé à 50.000 euros, ce forfait serait versé en deux fois : la première moitié lors de l'installation et la seconde l'année suivante. Des majorations pourraient également être accordées en cas de réalisation de vacations au sein des hôpitaux de proximité. En effet, comme le précise le quotidien économique Les Echos, ces établissements ont également des soucis de recrutement "pour garder leurs services ouverts comme l'ont montré les fermetures de services d'urgences l'été dernier".Aide à la transition générationnelleAfin de soutenir les médecins préparant leur succession, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnamts) propose également la mise en place "d'un contrat de transition" durant trois ans réservé aux soignants âgés de plus de 60 ans et qui accueillant un "associé nouvel installé" de moins de 50 ans. Une majoration de 10% des honoraires annuels, plafonnée à 20.000 euros par an, serait versée au médecin en fin d'activité, qui continuerait de percevoir l'option démographique jusqu'au terme de son contrat. La Cnamts ouvre également la possibilité pour les Agences régionales de santé (ARS) d'accorder "une aide bonifiée" aux médecins de certaines zones sous denses "particulièrement fragiles". L'aide à l'installation serait alors majorée dans la limite de 20% et l'aide à l'activité prévue dans le cadre du "contrat de transition" portée à 20% des honoraires annuels. Ces aides bonifiées ne pourraient bénéficier au "maximum" qu'à 20% des médecins éligibles dans la région.
Enfin, dans ce document, il est précisé que la demande des syndicats "d'accroître l'aide aux médecins qui effectuent de simples vacations en zone fragile, sans y être installés : 14 jours de présence suffiraient contre 28 aujourd'hui, et la majoration de 10 % des consultations et visites deviendrait une majoration des honoraires annuels, sur tous les actes, dans la limite de 20.000 euros". Une remarque : cette "option solidarité" ne compte aujourd'hui que 28 adhérents. Elle reste plus que confidentielle. FG