C'est le président national de Cáritas qui a fait cette annonce, qu'accompagne un rapport alarmant de l'UCA, l'université catholique de Buenos Aires, sur cette détérioration de la situation qui aurait commencé il y a environ un an, quand le gouvernement de Cristina Kirchner a commencé à ne plus s'intéresser qu'à la campagne électorale, et s'est aggravée depuis cet été avec la cascade de pertes d'emploi en chaîne (la baisse de la consommation entraînant des difficultés pour toutes sortes de PME, elles-mêmes contraintes de débaucher) et la hausse démentielle des prix de services de première nécessité (eau, gaz, électricité et carburant). Selon le quotidien (de droite) de Mendoza, Los Andes, Cáritas aurait assisté 3 500 familles supplémentaires cette année dans la seule Province de Mendoza, passée d'un gouvernement provincial kirchneriste (mais anti-cristiniste, ça existe !) à Cambiemos, du côté des radicaux (UCR, très implantée à Mendoza) et non pas du Pro.
En gros titre de cette une de fête nationale :
les familles que Cáritas a dû aider cette année
La photo est réservée à une spécialité locale : la carbonara cuyana
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En ce jour de la fête nationale, la plupart des quotidiens traitent cette info, y compris lorsqu'ils soutiennent le gouvernement en place.
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12 qui croise plusieurs sources d'information (l'année dernière, lorsque la UCA dénonçait la pauvreté et les inégalités dans le pays, cette rédaction traitait l'université pontificale comme s'il s'agissait d'un ramassis de réactionnaires pratiquant la désinformation par hostilité au gouvernement de Cristina. Aujourd'hui, cette université est devenue une source digne de foi, pour les mêmes journalistes. Comme on change, n'est-ce pas ?) lire l'article de Clarín, moins approfondi comme d'habitude lire l'article de La Prensa qui se contente de répéter les propos du responsable confessionnel sans ajouter la moindre analyse. Cáritas Argentina dispose d'un site Internet et d'une page Facebook (plus tous les autres réseaux sociaux).
(1) En France et dans un certain nombre de pays européens, on a préféré à ce système la mise en place de lieux de distribution de nourriture à consommer, voire à cuisiner chez soi, dans une optique visant à rendre la pauvreté invisible ou à tout le mois beaucoup moins visible. Les Argentins n'ont pas ces pudibonderies et leurs salles de restauration collective permettent aux personnes aidées de conserver une socialisation ouverte, dans laquelle elles puissent une plus grande capacité à rebondir dans le travail et les échanges sociaux et économiques. Bref, c'est une société beaucoup plus généreuse et dynamique que la nôtre où malheur à celui qui tombe dans l'indigence...