Entré en vigueur en 2003, le système de certification du processus de Kimberley a permis d’endiguer le financement des conflits armés par le commerce du diamant dans de nombreux pays d’Afrique : Angola, Libéria, Sierra Léone, Côté d’Ivoire, République Centrafricaine, RDC, République du Congo.
Avant l'application du processus de Kimberley, 15% des diamants bruts étaient des diamants de sang. Aujourd'hui, on estime que moins de 0,2% des diamants en vente sur le marché sont des diamants finançant des conflits armés.
Au delà des diamants de guerre, les diamants du développement
Les diamants africains ont très longtemps été synonymes de conflit, de violence et d’activité criminelle. Mais depuis 2001 et la stabilisation des conflits, cette image de « diamant de sang » est à relativiser: le diamant africain a aussi des côtés positifs.
Continuer de penser que les diamants naturels conduisent nécessairement aux conflits et les boycotter, c’est généraliser une situation et ne pas prendre en compte les changements positifs pour les populations locales. C’est condamner la prospérité d’un marché vital à l’économie du continent africain.
Les diamants sont une ressource essentielle pour bien des économies africaines, dépendantes de leur exportation et des taxes perçues auprès des multinationales. Ils jouent un rôle clé dans leur croissance et leur stabilité économique, ainsi que dans l’amélioration du cadre de vie des populations (éducation, service de santé, construction d’infrastructure). On parle aussi de diamant de développement, en opposition aux diamants de guerre.
Diamant brut jaune amorphe de 0,73 carat
Le processus de Kimberley apparaît donc comme un instrument de prévention des conflits en faveur de la paix, de stabilisation des pays fragiles en contribuant à leur développement sur de meilleures bases. Et il est évident que sa mise en place a joué un rôle dans la fin des conflits en Angola, en Sierra Leona, en RDC…
Pour aller plus loin que le processus de Kimberley
Son bilan n’est pas tout blanc et des améliorations seraient nécessaires.
Violation des droits de l’Homme, conditions de travail déplorables, corruption, autorisation donnée au Zimbabwe d’exporter sa production malgré les violences commises par le gouvernement… Des problèmes liés à une définition trop restrictive condamnant seulement le commerce des diamants finançant des activités de mouvements rebelles.
Diamant blanc I SI2 de 0,11 carat
Pour tirer un peu de profit de ce marché, les pays d'Afrique développent sur place depuis quelques années des ateliers de taille. Des revenus importants qui pourraient participer à améliorer encore les conditions de vie et de travail des populations locales!
Pour aller plus loin:
- Visualisez cette infographie sur les impacts favorables d'une économie du diamant maîtrisée
- Consultez cet article pour en savoir sur les limites du processus de Kimberley