Choisir son camp #JeSoutiensLaGreve

Publié le 25 mai 2016 par Despasperdus

A l'heure où la mobilisation sociale ne cesse de prendre de l'ampleur, je me demande quelle folie a pris Hollande, Valls, Macron et El Khomri, à un an de la présidentielle, en présentant une loi si réactionnaire et ultralibérale (désolé pour le pléonasme) ?

Et dire qu'il y a peu, les éditocrates affirmaient que le pouvoir "socialiste" profiterait de cette dernière année pour contre-balancer un bilan trop droitier et patronal (TSCG, ANI, CICE), voire extrême droitier (déchéance de la nationalité)...

Or, Hollande et sa clique comptent poursuivre jusqu'au bout leur œuvre de régression sociale, contraignant les candidats à la candidature LR à proposer des programmes de plus en plus ultralibéraux... qui feraient passer Thatcher et Reagan pour des gauchistes.

Cette stratégie politicienne s'appelle la triangulation. Elle doit permettre à Hollande de l'emporter au 2d tour face à la candidate de l'extrême droite.

Sauf que depuis avril dernier, un intrus a mis un gros grain de sable dans cette mécanique politicienne : la classe ouvrière.

Celle-là, les think tanks l'avait oubliée ! Terra Nova prédisait même qu'elle n'existait plus ! Et, ce think tank de gôche concluait qu'il ne fallait plus s'en préoccuper !

Or, les ouvriers, les salariés et les fonctionnaires aux revenus modestes, les chômeurs et les travailleurs précaires, ainsi que les retraités, bref, celles et ceux qui souffrent de l'austérité et de la régression sociale ont court-circuité l'entre-soi politicien et médiatique de cette Vème République qui ignore la question sociale.

En cette fin mai 2016, le climat social rappelle désormais celui de 1995. A l'époque, le PS n'était pas fondamentalement opposé au plan Juppé. Il s'y opposait du bout des lèvres pour ne pas gêner la CFDT de Nicole Notat, jouant a minima son rôle d'opposant, ce qui lui permit ensuite de gagner les législatives de 1997.

Aujourd'hui, Hollande et le PS signent leur défaite de 2017 pour les raisons suivantes :

. l'entêtement à poursuivre une politique ultralibérale qui ne profite qu'à une minorité de la population, en d'autres termes l'oligarchie;

. l'utilisation du 49-3 pour imposer la loi El Khomri au détriment du débat démocratique;

. l'exploitation des violences et le pari d'un pourrissement du mouvement pour retourner l'opinion;

. la novlange qui était propre à la droite et au patronat qui sort de la bouche des apparatchiks du PS (la grève est assimilée au terrorisme et le gréviste à un preneur d'otages);

. l'emploi des forces de l'ordre pour casser les piquets de grèves et les barrages;

. et, peut-être, prochainement, les ordres de réquisition.

Ces éléments permettent de comprendre qui est qui et qui défend qui et quoi.

Même quand on se dit apolitique...

Même quand la pertinence du clivage gauche-droite n'est plus évidente et que l'extrême droite affirme être républicaine et démocrate...

Même quand les éditocrates des "grands médias" en font des tonnes sur les petites phrases des leaders du PS, de LR et du FN, ils sont bien obligés de relayer les attaques frontales de ces 3 formations contre les opposants à la loi El Khomri.

Parce que ce qui est visible aujourd'hui, c'est l'affrontement de deux camps qui n'ont pas les mêmes intérêts : le Capital et le Travail.

Parce que le camp du Capital n'est pas seulement celui du patronat, mais également celui du PS, de LR et du FN qui travaillent pour lui en dénigrant les grévistes, les manifestants et les citoyens de Nuit debout.

Oui, le clivage est clair et net entre le camp du Capital de la bande des trois (PS-LR-FN) et celui du Travail.

Les masques sont tombés.

Aussi, cette clarification est salutaire à l'approche de la présidentielle.