Son usage quotidien concerne désormais entre 1,2 et 1,5 millions de personnes en France. S’il n’existe, à ce jour, aucune preuve concluante d’un effet passerelle vers le tabagisme de l’e-cigarette, en particulier chez les adolescents, la question reste posée, compte-tenu de son usage croissant, tout comme celle de la nécessité d’études longitudinales plus larges. En bref, on ne dispose que de peu de données confirmant son innocuité ou son efficacité pour l’arrêt du tabac. Cette étude, Constances, dont les premiers résultats sont présentés dans le bulletin hebdo de l’Institut de Veille sanitaire, confirme plutôt une tendance positive : aucun usager exclusif de e-cigarette, participant à l’étude, n’est devenu fumeur un an plus tard.
Cette analyse transversale menée sur 24.157 participants décrit l’usage conjoint ou pas du tabac et de la cigarette électronique. L’étude tente ainsi de modéliser les trajectoires de consommation sur un an.
Ces premières conclusions font état :
· d’un usage très rare de la e-cigarette chez les non-fumeurs, suggérant que le dispositif est plutôt un recours alternatif chez les fumeurs de cigarettes classiques, dans l’objectif d’arrêter de fumer ;
· d’un usage un peu plus fréquent mais très faible chez les ex-fumeurs (1%),
· d’un usage mixte tabac- ecig 2 fois plus fréquent. Cet usage mixte est associé à un état de santé auto-déclaré globalement moins bon et à un risque plus élevé de dépression.
Le suivi sur 1 an montre qu’aucun usager exclusif de e-cigarette n’est devenu fumeur de tabac, ce qui suggère l’absence de l’effet passerelle. Ensuite, l’usage de ces dispositifs concerne presqu’exclusivement des fumeurs de tabac ou ex-fumeurs. Cette » proportionnalité de l’usage des dispositifs de vapotage avec l’exposition au tabac » confirme l’intérêt d’évaluer plus avant leur utilisation pour le sevrage tabagique. Rappelons que le Haut conseil de la santé publique a déjà considéré, dans son dernier avis, que la cigarette électronique peut bien être envisagée comme une aide pour arrêter de fumer ou réduire sa consommation de cigarettes.
Source : InVS BEH N° 15 | 25 mai 2016 Utilisation de la cigarette électronique et du tabac : premières données de la cohorte Constances, France, 2014
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