Après le Grand Palais et le Metropolitan museum, le musée Fabre accueille cet été, jusqu’au 28 septembre, une remarquable rétrospective consacrée à Gustave Courbet. Paris, New York, Montpellier : les noms de ces trois villes, dont deux demeurent des métropoles internationales de l’art, prouvent qu’un événement culturel de première importance peut être organisé dans une ville de province, pour peu qu’elle dispose d’un lieu approprié et d’une volonté politique. Il faut souhaiter qu’à l’avenir, de tels exemples se multiplient.
« La peinture que je lui ai faite fait le plus grand effet ici et ses compatriotes en crèvent de jalousie. Je lui ai fait le plaisir de refuser toutes les commandes qui m’ont été faites afin qu’il soit le seul qui ait ma peinture. »
On parle beaucoup d’une brouille qui intervint dans leur relation lors du second séjour du peintre. Elle eut bien lieu, mais la lettre très aimable qu’il adressa au collectionneur au moment de quitter Montpellier permet d’en relativiser la gravité. Si l’on excepte Ornans, ville natale de Courbet, nulle autre cité en France ne pouvait donc mieux convenir pour un hommage à cet artiste majeur.
Par ailleurs, il faut souligner que le musée Fabre, entièrement rénové, offre depuis février
Les amateurs qui avaient eu l’occasion de se rendre à l’exposition du Grand Palais qui ferma ses portes en février 2008 (480.000 visiteurs) n’auront pas l’impression d’une redite. En effet, les responsables du musée Fabre ont choisi un parcours muséographique différent, organisé chronologiquement autour de thèmes précis (les débuts, la bohème parisienne, la rupture, etc.) et de lieux chers à l’artiste (paysages de Franche-Comté, le Languedoc, paysages de mer). Si, pour des contraintes techniques, en raison de leurs dimensions, Un Enterrement à Ornans et L’Atelier ne font pas partie de l’exposition, on pourra en revanche voir un ensemble de 16 tableaux qui font du musée montpelliérain la troisième collection de peintures de Courbet dans le monde.
En plus d’un certain nombre d’animations (conférences, lectures, projections quotidiennes de documentaires), les organisateurs proposent une initiative originale, un circuit permettant de suivre l’itinéraire du peintre dans la région et de retrouver les lieux où il peignit certaines de ses toiles. Pareille promenade existe déjà dans la région d’Ornans, dont les paysages ont moins souffert du développement de l’urbanisme balnéaire, mais cette « Route Courbet » en six étapes, de Sète à Lunel-Viel, en passant par Villeneuve-lès-Maguelone n’en demeure pas moins un excellent motif pour visiter les alentours de Montpellier.
Illustrations : Affiche de l’exposition (photo Nguyen) - Musée Fabre - Bonjour Monsieur Courbet (photo F. Jaulmes)