En devenant « intelligent », le robot Pepper de Softbank Robtotics gagne progressivement en autonomie, à tel point que son utilisation dans des environnements commerciaux commence à être envisagée. S'il lui manquait jusqu'à maintenant la faculté d'encaisser les paiements, cette lacune est désormais comblée, par MasterCard.
La solution, imaginée et développée par les labs d'innovation de l'institution à Singapour, est déjà en passe de franchir le stade de la simple démonstration puisqu'elle sera expérimentée avant la fin de l'année, en situation réelle, par Pizza Hut Asie. Les clients de quelques restaurants pilotes pourront alors bénéficier d'un parcours intégré, pour une qualité de service plus proche d'une relation avec un interlocuteur humain que des interactions avec une borne de libre-service, en dépit de son automatisation.
Passons rapidement sur les compétences de Pepper en matière de conseils gourmands et de prise de commande pour nous attarder sur les fonctions spécifiquement liées au contexte du paiement. Car MasterCard profite de l'opportunité pour explorer de nouvelles directions en la matière. Ainsi, dès l'accueil, le robot invite le client à connecter son porte-monnaie mobile MasterPass avec lui (très facilement, via l'application mobile associée), afin de bénéficier, par exemple, de conseils et de promotions personnalisés.
Naturellement, la capture du compte MasterPass dès le début de la conversation permet également de rendre transparente l'étape finale du règlement, qui se résume donc à une confirmation du prix à régler (suivie d'une notification instantanée sur le téléphone du consommateur). La chaîne de valeur est de la sorte totalement renversée : le porte-monnaie virtuel constitue d'abord et avant tout le support de la relation client (et de gestion de la fidélité, le cas échéant) avant d'être un instrument de paiement.
Par ailleurs, MasterCard adopte ici un angle d'attaque original dans la recherche d'une simplification de l'expérience utilisateur. Comme d'autres acteurs, elle fait (plus ou moins) disparaître la transaction financière de l'équation, mais, grâce à l'interaction personnalisée qu'autorise Pepper (et contrôlée par le consommateur), elle peut espérer vaincre la défiance qui semble constituer un frein au succès de ces initiatives. En combinant personnalisation et transparence dans une solution cohérente, le robot pourrait-il devenir le catalyseur d'une révolution dans les habitudes de paiement ?