Une interview avec le nouveau trio de dirigeants de JWT Paris : le pari de la jeunesse

Publié le 24 mai 2016 par Lilzeon

C’est une petite révolution dans le milieu de la publicité qui est en train de se dérouler ; pour la première fois, un trio de jeunes talents (Thomas Derouault pour la création, Virgile Brodziak pour les stratégies et
Florent Depoisier pour le client services) a pris le commandement d’une des plus grandes agences de publicité du monde, la J. Walter Thompson ; une révolution à au moins trois titres : les 3 comparses ont moins de 40 ans, ce qui est déjà une forme de prouesse; les 3 ont des profils ultra entrepreneuriaux et “digitaux”; les 3 vont se partager la direction générale. Une histoire à la Olive et Tom où on ne peut que leur souhaiter le même succès que la Newteam

De quoi remettre de l’ordre bien sûr mais surtout de quoi faire un énorme pied-de-nez dans un marché qui semble parfois quelque peu endormi…

Découvrez les vues de la new school sur la créativité et leur vision du métier.

Le nouveau trio de DG de JWT en France

Bonjour à tous les trois : c’est je crois une première en Europe qu’une équipe – jeune – se retrouve à la tête d’une agence de ce calibre; ce job annonce-t-il des recrutements plus atypiques chez JWT ?

Bonjour à tous les lecteurs de Citizen L.

L’arrivée de notre trio correspond à la mise en œuvre de ce qui caractérise l’esprit de J. Walter Thompson: une agence pionnière, capable de prendre des décisions radicales et inspirées pour faire avancer le métier. Nous représentons une nouvelle façon de faire de la communication, loin des traditionnels silos qui existent en agence de publicité. Nous sommes finalement dans une logique de start-up : agile, multidisciplinaire, globale et focus sur l’expérience client.

Dans ce nouveau modèle, d’autres profils atypiques nous rejoindrons car nous sommes là pour casser les frontières.

La “créativité” n’a jamais été autant recherchée par les marques alors qu’en parallèle le marketing s’automatiserait : y vois-tu un paradoxe ?

Absolument pas. L’automatisation est une évolution technique qui ouvre des perspectives énormes au niveau créatif. D’ailleurs, toutes les tentatives privilégiant la technologie au profit de la créativité ont été des échecs. La force d’une idée dans notre monde digital vient de la combinaison des forces et des expertises : des capacités de ciblage décuplées nous invitent à affiner les messages, les personnaliser… et imposent aux marques de sortir du lot et de la bataille de l’offre commerciale via une identité forte, unique et “enduring”. N’oublions pas que technologique ou digitale, une bonne idée est toujours créative.

“N’oublions pas que technologique ou digitale, une bonne idée est toujours créative”.

Aucun paradoxe donc, plutôt une réconciliation.

Qu’est-ce que tes nouveaux et futurs clients vont trouver dans tes équipes ?

Une chose unique à Paris: un esprit d’agence indépendante associé à la force d’un réseau mondialement connu ( 200 bureaux dans 90 pays). J. Walter Thompson possède un esprit unique, pionnier, qui crée une offre tournée vers la création de solutions pour ses clients.

Nous sommes une agence orientée sur l’idée autant que sur la performance!

C’est quoi le truc dont vous serez vraiment fiers dans deux ans ?

D’avoir construit ou renforcé des relations fortes et durables avec nos clients et partenaires.

J. Walter Thompson a une mission claire: “to build enduring brands and businesses”, nous croyons pour cela à la longévité des relations, ce sont elles qui permettent de construire des marques fortes mais aussi d’expérimenter, de transformer des entreprises, de construire de nouveaux business modèles.

Tu dis quoi aux kidettes et kids qui entrent sur le marché de la publicité ?

Rencontrez du monde, ouvrez vous aux différentes cultures d’agence et surtout aux différentes disciplines. Le marché recherche des couteaux suisses, des gens capables de s’adapter très vite aux transformations rapides et constantes qu’il subit, vous incarnez la génération qui est capable de relever tous les challenges des publicitaires d’aujourd’hui:

agilité, culture digitale, vision internationale.

Et faites vous vos propres idées, dans un métier subjectif on a plus souvent tort a priori qu’a posteriori.

Des livres à recommander ?

Pas envie de vous embêter avec de la lecture “pro”, le plaisir avant tout.

Pinocchio, de Winshluss, une BD assez folle

Couper-foutre, un livre de recette où il faut couper des ingrédients et les foutre dans des plats

Les trois mousquetaires de Dumas parce que c’est de circonstance.

From The buzzcocks to Oasis parce qu’un fan de rock anglais s’est glissé dans cet interview.

Les aventures de Cavalier and Clay, parce que c’est un des meilleurs bouquins sur l’amitié et l’esprit d’entreprise.