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Les membres du jury du 69e Festival de Cannes ont attribué leur prix pour cette année 2016. La Palme d’or a été décernée à Ken Loach pour "I, Daniel Blake" ce qui le fait rentrer dans la sphère rare des doubles palmés d’or.
Le jeune et érudit Xavier Dolan remporte le Grand prix du jury pour son film "Juste la fin du monde" dont le discours ému expliquait en quelques mots l'ambition de son cinéma “L’émotion ce n’est pas toujours facile. La violence sort parfois comme un cri ou comme un regard qui tue (…). La bataille continue: je tournerai des films qui seront aimés, ou non” .
Cette cérémonie demeure dans les classiques des cérémonies de clôture de Cannes. Pas de surprise, des discours rythmés et enchainés. Certaines personnalités osèrent néanmoins sortir légèrement de leurs gonds: le petit clin d’œil de Marina Foïs sur les femmes, renforcé par le discours de la lauréate de la Caméra d’or Houda Benyamina pour "Divines" qui a tenu un discours enflammé sur le droit des femmes.
Sans surprise, la Palme d’or d’honneur, consentie par l'émotion de la salle entière, est revenue à Jean-Pierre Léaud qui se retrouve cette année sur les grands écrans avec le film "La mort de Louis XIV".
D’autre part, la mention spéciale du court métrage est revenue à "La fille qui danse avec le diable", le prix d’interprétation masculine à Sahab Hosseini dans "Forushande", film doublement palmé avec le prix du scénario pour son réalisateur Asghar Farhadi. "American Honey" d’Andrea Arnold a reçu le prix du jury, Jaclyn Jose le prix d’interprétation féminine pour "Ma’rosa" et le prix de la mise en scène fut remis ex-aequo à Christian Mungiu pour "Baccalauréat" et Olivier Assayas pour "Personal Shopper".
Laurent Laffite, discret, rendit un petit hommage à des grands classiques du 7e art comme "Shining" ou "Vertigo" lors de son entrée. Les remerciements à Thierry Frémaux furent nombreux mais ce qu'il faut retenir de ce 69e Festival de Cannes c'est, sans doute, la touche finale apportée par Ken Loach et son discours militant dénonçant le monde néolibéral dans lequel nous vivons et qui réaffirme l’importance du "cinéma de protestation" dont le but est de "rapporter l’espoir (et) dire qu’un autre monde est possible".