J’imagine que, comme moi, vous n’aimez pas avoir mal. Et vous êtes certainement d’accord pour dire que quelque soit le problème, tous les moyens ou presque sont bons pour diminuer la douleur, n’est-ce pas ? Mais plutôt que d’avaler des médicaments, pourquoi ne pas essayer la méditation de pleine conscience ? Ses effets sur la santé sont bénéfiques à plus d’un titre et une récente étude publiée dans la revue américaine Journal of Neurology démontre que sa pratique permet de diminuer de manière significative la douleur. Intéressant non ? Tour d’horizon d’une pratique ancestrale qui nous vient d’Asie.
Une pratique millénaire
La pleine conscience est pratiquée depuis plus de 2000 ans en Inde. Cette forme de méditation est étroitement liée avec le Bouddhisme. Elle a pour objectif premier d’attirer l’attention sur le moment présent : il s’agit d’être là, maintenant, d’ausculter ses sensations, ses émotions, ses pensées et schémas mentaux, son corps, etc. Bref d’appréhender son être et son environnement dans sa globalité.
Cette « présence attentive » est actuellement très en vogue en Occident qui en reconnait les vertus. Elle est même utilisée aujourd’hui dans certaines thérapies notamment pour réduire le stress (Mindfulness-Based Stress Reduction ou MBSR) et pour prévenir d’éventuelles rechutes dépressives (Mindfulness-Based Cognitive Therapy for Depression ou MBCTD).
Aux Etats-Unis plus de 200 centres hospitaliers proposent cette stratégie thérapeutique à leurs patients. C’est d’ailleurs Outre-Atlantique qu’une récente étude vient de démontrer les effets positifs de la méditation de pleine conscience sur la douleur.
La méditation de pleine conscience pour diminuer la douleur
Les effets bénéfiques de la méditation de pleine conscience sont de plus en plus étudiés. Une équipe de chercheurs du Forest Baptist Medical Centera a ainsi rassemblé 75 volontaires pour tâcher de démontrer ces effets antidouleurs de manière plus objective. Le résultat est sans appel : la méditation de pleine conscience serait bien plus efficace qu’un placebo.
Les volontaires ont été exposés à une sonde de chaleur de 49 °, température considérée comme douloureuse. 4 groupes ont ensuite été formés, chacun avec des instructions propres. Pour résumer : une pommade placebo, une méditation placebo, aucun traitement, la méditation en pleine conscience.
Face à une nouvelle expérience douloureuse, la réponse au stimulus des différents individus à de nouveau été analysée. Ceux qui avaient pratiqué la méditation de pleine conscience, ont considérablement diminué leur rapport à la douleur. L’intensité physique de la douleur aurait ainsi baissé de 27 %. Mieux encore, l’aspect émotionnel de la douleur aurait baissé de 44 %. A titre de comparaison, le groupe ayant reçu la pommade placebo n’a ressenti qu’une baisse de 11 % et 13 % respectivement.
Durant l’expérience, les individus ont également passé un IRM. Les images ont ainsi révélé que la pleine conscience activait différentes zones du cerveau, (au niveau du cortex, du thalamus). Avec la crème placebo, d’autres régions cérébrales se sont activées ce qui prouvent bien des effets et une activité cérébrale distinctes.
Ces résultats sont par conséquent très prometteurs et d’autres études vont très certainement suivre d’autant plus que les volontaires étaient ici en bonne santé. La méditation de pleine conscience pourrait-elle être efficace également pour les patients souffrants de maladies chroniques particulièrement douloureuses… L’avenir nous le dira !