Cela fait exactement un an ; je me souviens simplement que les Saints de glace (Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais) venaient de passer ; le temps, cependant était humide et guère agréable ; le pari était risqué mais l’aventure pas moins excitante ;
Ce reportage ne convient qu’à des personnes à l’estomac bien accroché 😉 ;
Après avoir égorgé et dépecé, le broutard a été vidé puis longuement rincé à l’eau claire ;
nous avons cuisiné la tête ainsi que les rognons de la manière la plus simple possible ; simplement rôtis ; la voilette autrement dit la crépine a servi à envelopper le foie pour de succulentes brochettes ;
En début d’après-midi, après avoir longuement débattu du lieu de cuisson ( abrité du vent, d’un éventuel grain, proche de la réserve de bois, sur un sol plan….. ) le feu a démarré… et la bestiole embrochée sur une barre de fer et maintenu par du fil de fer après avoir été cousu du cou jusqu’à la queue pour éviter qu’il ne se dessèche !
Le méchoui ne cuit jamais directement sur le feu ; il convient d’attendre que celui-ci se transforme en braises rougeoyantes pour que la cuisson soit douce et uniforme ; la graisse risquerait de s’enflammer et notre méchoui de carboniser.
L’animal est donc placé à une trentaine de cm de la braise puis tourné sur la broche longuement et régulièrement pour qu’il cuise ; la braise est rajoutée au fur et à mesure ;
Sachez bien que le méchoui est une histoire d’hommes ; mon grand-père avait l’habitude de préparer une sauce de sa composition pour arroser la viande ; il tenait sa recette du vieux Bouazza qu’il rencontrait lorsqu’il se rendait au douar.
De l’huile d’olive, de l’ail écrasé , du poivre, du kemoun et du poivre rouge ; pas plus, pas moins….
ah si j’ai oublié le bol d’eau salée à utiliser fréquemment ! Dès que l’agneau transpire en fait ;
si ma grand-mère le regardait, mon grand-père allait chercher dans la remise le dernier pinceau neuf ; elle était beaucoup plus « urbaine » que lui…. sans quoi il utilisait une branche d’olivier au bout de laquelle il attachait quelques brins de laine prélevée sur la peau; vous savez, la laine propre et douce cachée sous l’encolure de la bête ; rien de tel, disait il, pour parfaitement enduire la viande en la badigeonnant régulièrement ; c’est ça le secret de la peau croustillante !
Le méchoui est cuit lorsque la souris se détache du gigot ; ça prend généralement 4 ou 5 h car les gigots, plus épais, sont les plus longs à cuire naturellement. Il doit absolument vous rester de la sauce pour entretenir cette peau croustillante et dorée avant de servir.
Il nous était venu l’idée de faire des casse-graine pour…. faciliter l’existence de tout le monde ! Ma frita préférée réalisée en deux temps, trois mouvements constituait un accompagnement de choix pour ce mets de roi…..
- Robuste le broutard !
- Il nous nargue ? 😉
- Dépeçage de la tête
- La tête est sciée en deux morceaux avant d’être rôtie
- Lili le chien surveille !
- Préparation des braises
- Surveillance permanente
- Le pain arabe »kessra »
- Le tourne-broche « façon -façon «
- Le mechoui est cuit !
- La frita sera déposée dans les sandwichs avec de la viande
- Un casse-croûte pour la smala
Et finalement la pluie a rebroussé chemin, les casse-graine engloutis et la fête fut magnifique…..
Préparation des « casse-croûte « ; Lili est toujours là….
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