Cet incident de mauvais goût à eu lieu mercredi dernier et le lendemain, on a pris tout le temps que l'on aurait pris pour débattre du projet de loi à parler de cette niaiserie. Le vendredi, on ne vote jamais rien car il faudrait attendre deux jours avant d'entériner les projets acceptés et des erreurs seraient faciles. On les entérine le plus souvent possible, les vendredis justement, une fois débattue.
Cette semaine en est une de relâche parlementaire. Rien ne se fera nulle part. Donc on reprend les hostilités, (le mot est choisi) le lundi 30 mai. La date butoir imposée par la cour suprême du Canada sur le sujet est le 6 juin. Il ne reste donc qu'une petite semaine de rien du tout pour se prononcer sur la question.
C'est pas évident de rester digne quand la mort vous viole de votre vivant. Le projet de loi, qui a fait bien paraître Véronique Hivon, part d'une idée noble, dompter l'indomptable. Quitter avec orgueil.
Mais si l'idée est potentiellement séduisante pour les condamnés, l'est elle autant pour les médecins qui administreront la mort?
Si peu. Tellement pas en fait, que le projet, tel que présenté en ce moment, laisse le fardeau d'exécution (jeu de mot involontaire)...aux infirmières! En effet, certaines infirmières (300) celles que l'on appelle les "super infirmières", seraient appelées à faire partir dans la mort, le vivant. L'ordre des infirmières et infirmiers du Québec n'a jamais été consulté sur la chose et ils sont restés étonnés d'apprendre ce rôle qui serait le leur si l'adoption de la Loi concernant les soins de fin de vie au Québec serait appliquée.
Même l'industrie pharmaceutique met les freins.
Et tout ça se comprend aussi bien d'un côté comme de l'autre.
Mais mon malaise ne s'arrête pas là.
Mais quand je pense à mourir dans la dignité, il me semble n'en voir que les potentiels travers. Les ratées. Je flaire des médecins incapables de procéder à la suppression d'êtres humains qui refileraient le fardeau de la chose aux infirmières.
Et la résistance , du médecin comme de l'infirmière est tout à fait compréhensible.
Nous ne sommes pas construit pour donner la mort humaine.
Ni même animale. Mais certains y arrivent.
Le projet de loi passerait la date butoir du 6 juin que plusieurs ne seraient pas tellement fâché.
Les gens qui veulent vraiment partir dignement trouveront toujours un moyen de le faire.
Mais cette loi donnerait des moyens à, justement, ceux qui n'en auraient plus.
Ambivalent je vous dis.
Prendront nous le temps de bien penser la mort d'un autre?
Auront nous le temps de bien penser la mort d'un autre?
Ils ont le crédit d'avoir pensé l'impensable, ce qui est tout à leur honneur,
mais maintenant qui réalisera l'irréalisable?