L’odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Hollywood à travers trois histoires qui s’entremêlent.
Bien que j’adore « Pulp Fiction », j’ai l’impression que ça faisait une éternité que je ne l’avais pas revu. C’est donc avec un grand plaisir que je me suis replongé dans cet univers lors de mon cycle consacré à Quentin Tarantino. Conscient à l’avance de ce que j’allais revoir, j’avais donc réuni toutes les meilleures conditions possibles pour savourer de nouveau ce spectacle.
Si avec le temps, il a été égalé – voir détrôné – par « Inglourious Basterds » (bien qu’il faille aussi que je revois ce dernier), « Pulp Fiction » a longtemps figuré pour moi sur la première marche de mon podium des films que je préfère chez Quentin Tarantino. L’humour noir bien décalé, la violence gore totalement gratuite et tellement dans l’excès qu’elle en devient drôle, des répliques qui font encore mouche… A chaque visionnage, j’ai tout pour prendre mon pied.
Dès les premières secondes, je retrouve ses dialogues percutant qui m’amuse comme un adolescent. Le débit de paroles est toujours là, c’est toujours excessivement bavard mais c’est la marque de fabrique de Quentin Tarantino et c’est ce qu’il me plait. Chaque scène qui compose son film a sa petite importance et il est assez drôle je trouve de voir tous les nombreux passages qui ont marqué depuis l’Histoire du cinéma.
On peut bien sûr évoquer les facilités scénaristiques ou les différentes références que le cinéaste a de toute façon toujours assumé à travers sa filmographie mais malgré ça, on est ici en présence d’une œuvre culte qui a marqué plus d’un cinéphile et qui continue de faire son petit effet malgré les années qui passent. J’adore les différents portraits de ses anti-héros qui vont se croiser dans cette aventure délirante et totalement déjanté en me faisant rire du début jusqu’à la fin.
Il faut dire aussi que cette galerie de portraits est magnifiquement interprétée par une distribution de grande classe. Qu’on aime ou pas le réalisateur, on ne peut que constater que le bonhomme sait s’entourer et aujourd’hui encore, un tel casting a de quoi nous envoyé du rêve. Chaque acteurs se retrouve parfaitement à sa place dans ce récit et s’intègre très bien dans cette ambiance qui me plait.
Il n’y en a pas un qui soit particulièrement mauvais. Je les trouve tous très bons voir excellent mais je dois avouer que si je devais en choisir qu’un, j’ai une petite préférence pour John Travolta (Vincent Vega). J’adore son personnage qui semble bien perché ainsi que la « coolitude » qui se dégage de lui. L’acteur l’incarne en plus avec beaucoup de réussite et il y est pour beaucoup sur la sympathie que je peux éprouver pour son rôle.
A ses côtés, j’aime quasiment tout autant Samuel L. Jackson (Jules Winnfield). Je le trouve vraiment excellent et il forme un parfait binôme avec John Travolta. Les échanges que leurs deux personnages peuvent avoir est un pur régal pour moi qu’ils parlent de hamburgers, de massage ou de volonté divine avec la plus grande aisance qu’il soit. Charismatique, les deux comédiens en imposent pas mal je trouve même lorsqu’ils possèdent un look ridicule.
Personnage fort du film et indissociable de l’affiche de ce long métrage, Uma Thurman (Mia Wallace) est tout aussi bonne. On ne la voit principalement que dans un seul segment du film et c’est bien dommage car je pense qu’elle aurait pu apporter encore bien plus. Ce choix scénaristique ne me dérange pas toutefois et l’actrice s’en sort très bien sans jamais être ridicule.
Bruce Willis (Butch Coolidge) me fait bien marrer aussi. Il est là dans sa grande époque où sa présence à l’écran avait de quoi marquer les esprits. Ce rôle de boxeur pathétique lui va très bien en tout cas. J’ai beaucoup aimé le jeu du chat et de la souris avec qu’il y a avec Ving Rhames (Marsellus Wallace) tout aussi bon et imposant même lorsque certaines situations dans laquelle il se trouve peut nous pousser à rire.
Le reste de la distribution est un tout petit peu plus en retrait. Cela n’empêche pas ses différents comédiens d’avoir leur heure de gloire et de marquer leur présence dans ce film sans jamais sembler faire de la figuration. Tim Roth (Pumpkin (Ringo)) est par exemple toujours excellent et on a même une certaine tendresse pour le couple qu’il forme avec la tout aussi drôle Amanda Plummer (Honey Bunny (Yolanda)).
Que dire aussi de Harvey Keitel (Winston Wolfe) sorti tout droit de « Reservoir Dogs » et toujours aussi magnifique. Sa scène vaut elle aussi à elle seule son petit pesant d’or. Simple, rapide mais efficace. J’ai bien aimé aussi Maria De Medeiros (Fabienne). Le côté léger qu’on lui donne n’est pas forcément déplaisant et l’actrice s’en sort suffisamment bien pour que l’on apprécie son personnage sans pour autant avoir l’impression de la prendre pour une bonne poire. On éprouve même une certaine affection pour elle.
Plus anecdotique, Christopher Walken (Le Capitaine Koons), qui est présent dans une seule scène, réussi à la rendre mémorable. Eric Stoltz (Lance) est lui aussi très bon dans la peau du dealer de service. J’ai trouvé amusant aussi de revoir Rosanna Arquette (Jody) ou encore Peter Greene (Zed) surtout parce que ce dernier est plus identifiable dans mon esprit comme étant Dorian Tyrell dans « The Mask » ce qui rend la chose amusante à mes yeux (les deux films étant sorti en même temps en France d’ailleurs). On pourra noter aussi l’apparition de Quentin Tarantino (Jimmie Dimmick) dans un rôle qui lui convient bien encore une fois mais bon, dans son propre univers, il a peu de chance de faire vraiment tâche.
Et justement puisque j’en viens à Quentin Tarantino, je suis toujours admiratif de son travail de réalisateur. J’aime beaucoup ce qu’il a fait avec ce film. Bien entendu, sa cinéphilie n’est plus a prouvé et même si il l’as toujours assumé, on voit que le cinéaste met dans son film une multitude de références ou de plans qui sonne le « déjà vu ».
Cependant, moins simple qu’un copier-coller, le réalisateur se réapproprie cet imaginaire pour nous présenter son propre monde. Le long métrage possède une identité qui lui est bien propre et une ambiance que je trouve vraiment excellente. Le montage efficace y est aussi pour beaucoup. Les scènes se mélangent, s’entrecroisent mais on n’est jamais perdu bien au contraire et j’ai toujours apprécié cette sensation de boucle qui est bouclé.
Très rythmé, bien que j’aie déjà vu ce film de nombreuses fois, je ne vois toujours pas le temps passé. La mise en scène percutante fait que l’on ne s’ennuie pas un seul instant surtout si on se laisse prendre au jeu de ce trip. La photographie ainsi que l’exploitation de la lumière est très bonne. Elle colle aussi très bien avec ce film.
J’ai également apprécié les différents costumes et autres accessoires. L’ensemble me parait vraiment cohérent et je ne parle même pas de certains looks qui accentuent un peu plus le côté décalé de l’œuvre. Quant à la bande originale, le choix des différentes musiques est si bon que cette dernière est devenue avec le temps tout aussi mythique que le film en lui-même.
Pour résumer, revoir ce très grand classique qu’est « Pulp Fiction » fut pour moi un très grand plaisir à nouveau. Quentin Tarantino nous offre un film bien à lui, qui porte sa signature et où tout son univers se ressent. On y adhère ou pas, de mon côté, je plonge toujours dedans comme un grand adolescent. Entre le scénario assez jouissif, les dialogues mémorables, la très bonne interprétation des différents acteurs, la réalisation parfaite ou encore une bande originale de dingue, il y a tout dans ce film pour que je passe un excellent moment. Malgré le temps qui passe, le long métrage fait toujours son effet sur moi, je prends toujours du plaisir à suivre ce récit qui m’amuse dans sa surenchère et je le reverrais de nouveau avec les même yeux de gamin qui veut tout simplement s’amuser lorsqu’il regarde un film.