Papy fait de la résistance. 1 heure 46. France. Comédie. Sortie en France le 26 octobre 1983. Réalisé par Jean-Marie Poiré avec Christian Clavier, Dominique Lavanant, Roland Giraud, Jacqueline Maillan, Martin Lamotte, Michel Galabru, Gérard Jugnot, Jacques Villeret, Thierry Lhermitte, Jean Yanne, Josianne Balasko, Michel Blanc, Roger Carel, Bernard Gireaudeau, Jean Carmet, Jean-Claude Brialy, Pauline Lafont, Julien Guiomar…
En 1943, les Bourdelle se voient eux aussi envahis par les Allemands, et se retrouvent logés à la cave. Le fils, Guy Hubert, dissimulé derrière les traits d’un coiffeur homosexuel, est en fait Super-Résistant, sorte de Zorro du moment, et qui complote contre les nazis.
J’ai beau être assez amateur des comédies françaises, aussi surprenant que cela puisse paraître et malgré tout le bien qu’on avait pu m’en dire, je n’avais jamais vu « Papy fait de la résistance ». Profitant d’une énième diffusion à la télévision, j’ai enfin franchi le pas et j’avais comme principal espoir de bien me marrer.
Dans l’ensemble, je dois dire que ce fut le cas. Je suis un peu déçu dans le sens où j’espérais vraiment être plié en deux mais à défaut de bons gros rires, j’ai eu plusieurs sourires assez sympathiques. Ce scénario est plutôt efficace, assez divertissant et on passe vraiment un bon moment devant l’exagération des traits des différents personnages.
Il y a des répliques et des passages assez savoureux. Je comprends aisément que ce film ait un statut de classique cependant, c’est vrai que je pense qu’on aurait pu aller beaucoup plus loin dans les dialogues et les situations. C’est bête à dire mais par exemple toute la dernière scène qui clôt le film (sans avoir pour autant le moindre intérêt) m’a plus fait rire dans son traitement que le reste du film. Après, encore une fois, le résultat est quand même très plaisant je l’admets.
La distribution est quant à elle impressionnante. On est en présence de tout le gratin de la comédie française de l’époque. Chaque acteur à un rôle plus ou moins important mais je trouve ça brillant cette façon de réunir l’ancienne génération de l’époque avec la nouvelle. L’alchimie fonctionne très bien et même si l’on peut regretter que certains rôles ne soient pas plus présents, le plaisir est malgré tout garanti.
Sur le devant de la scène, Christian Clavier (Michel Taupin) me plait toujours. Son jeu est habituel mais ça colle bien à son personnage. J’ai bien aimé aussi le côté un brin irritant de Dominique Lavanant (Bernadette Bourdelle) qui incarne très bien la fille de Jacqueline Maillan (Héléna Bourdelle), actrice que je connais peu mais que j’ai pris du plaisir à voir.
Roland Giraud (Le Général Spontz) m’a lui aussi beaucoup amusé. Comme tous les autres lorsqu’il faut prendre un accent allemand, c’est assez ridicule mais ça accentue le côté comique et guignol du film. L’acteur est très bon en tout cas. Martin Lamotte (Guy Hubert Bourdelle – Super Résistant) en fait lui des tonnes. C’est drôle au début mais après, ça peut parfois un peu ennuyer sans pour autant gâcher mon visionnage.
Dans les rôles un peu plus en retrait, je regrette qu’on n’ait pas davantage exploité Michel Galabru (Le papy). Il y avait matière à faire quelque chose de plus drôle encore mais le comédien reste excellent et rend un bel hommage à Louis De Funès (le film lui est dédié) qui aurait dû tenir ce rôle avant son regrettable décès.
Jacques Villeret (Le Marechal von Apfelstrudel) est lui aussi exceptionnel dans son registre au point que son arrivée tardive nous fait presque regretter qu’on ne le voit pas plus. Ce n’est pas le cas de Gérard Jugnot (Adolfo Ramirez) qui est cependant très bon aussi même si on le voit peu. J’ai apprécié également Jean Carmet (André Bourdelle) même si lui aussi subit le fait que cette distribution soit très riche.
Le casting envoie du rêve donc mais parfois, malgré la place qu’ils occupent sur l’affiche, les acteurs ont souvent le droit qu’à un petit rôle. C’est un peu frustrant mais c’est le jeu et fort heureusement, leurs apparitions respectives restent amusantes. Jean Yanne (Murat), Josiane Balasko (La pharmacienne), Michel Blanc (Le prêtre), Bernard Gireaudeau (Un résistant), Jean-Claude Brialy (Le tennisman), Thierry Lhermitte (Un colonel SS)… sont autant de grands noms qui peuple cette distribution mais dont les apparitions sont assez éphémères mais on ne boude pas son plaisir.
Concernant la réalisation de Jean-Marie Poiré, je suis assez client. C’est très classique, ça colle vraiment bien à l’époque et à ce que le cinéaste a déjà pu nous montrer. La mise en scène est assez typique de ce que la comédie française nous offrait à cette époque mais j’aime bien. C’est simple mais efficace avec des plans qui joue bien avec le grotesque des situations.
Hormis la dernière scène (pourtant très drôle) que je trouve inutile, j’ai bien aimé cette façon de nous raconter cette histoire avec légèreté. On aurait peut-être pu aller plus loin là encore dans le délire mais au regard de ce casting qui prend sans doute le dessus sur le fond, le film s’en sort quand même plutôt bien.
Niveau costumes, c’est assez haut en couleur. On reste gentillet tout en accentuant le côté clownesque des différents personnages. Les décors m’ont plu aussi avec notamment une bonne exploitation je trouve de la villa des Bourdelle. Quant à la bande originale composée par Jean Musy, elle est également classique mais accompagne bien le film.
Pour résumer, il m’aura fallu du temps mais je ne regrette vraiment pas d’avoir enfin pu voir « Papy fait de la résistance ». Je pourrais même revoir ce long métrage assez facilement car cela reste un divertissement plaisant à suivre. Après, je m’attendais quand même à avoir des rires plus important que les simples sourire que cette histoire m’a provoqué. C’est sympathique mais personnellement (et malgré le fait que ça me fasse plaisir de tous les voir à l’écran), je pense que cette distribution trop riche étouffe le récit. Dommage car on aurait pu aller plus loin dans le délire et avoir un peu plus de finesse dans certaines répliques mais je ne boude pas mon plaisir, j’ai quand même passé un très bon moment.