"Très souvent ce qui nous empêche d'être conscient de la clarté de notre vraie nature, c'est l'envahissement permanent du mode pensant. Permettez moi d'apporter une aide au travers d'une expérience perceptive.
Pour commencer installons nous confortablement puis intéressons nous à notre cerveau en reconnaissant qu’il s’agit là d’une machinerie absolument géniale qui a le pouvoir de produire des idées, des images comme des pensées. Une machinerie géniale qui a la capacité de résoudre des problèmes mathématiques, philosophiques, et dont une page entière ne suffirait pour en énumérer tous les autres talents.
Sensitivement, commençons par le localiser là haut dans notre tête… Ressentons sa masse, son volume… Il est capital que nous puissions le situer perceptivement. Prenez tout votre temps… C’est fait … ? Très bien…
Maintenant, accordez à cette machine une totale liberté de produire ce que bon lui semble et attendons de voir ce qui va se produire, comme un pêcheur qui juste après avoir lancer sa ligne attend et regarde ce qui se passe… Que va t-il émerger … ? Vous, vous attendez, vous ne faites rien d’autre qu’attendre et c’est tout… sans anticiper quoi que ce soit… Attendez, attendez…
Alors … ? Rien … Rien n’émerge … rien ne se produit. Continuez à attendre encore une petite minute… Alors … ? Toujours rien … ?
Maintenant, essayez de produire une pensée quelconque… C’est pas facile n’est ce pas ? Cela demande un effort considérable car n’y a aucun wagon à accrocher puisque juste avant il n’y avait rien… aucune association d’idée qui pourrait facilement nous faire passer d’une pensée à une autre, rien…
Ce que l’on peut constater c’est que le cerveau produit des pensées à condition qu’il soit alimenté par un moi. Ce n’est pas le moi qui produit la pensée, il ne l’a choisie pas non plus il ne fait qu’alimenter la machine comme le ferait le courant provenant d’une prise électrique. Si ce moi ne fait rien, le cerveau est en repos car il est coupé de son alimentation.
Je ne dirai jamais que penser c’est pas bien, je vous dirai simplement que cela consomme et pompe énormément d’énergie inutile. Lorsque nous sommes fatigué après une longue journée de travail on s’affale généralement dans un fauteuil afin d’y reposer notre corps, mais nous oublions de reposer aussi notre cerveau qui lui en a tout autant besoin.
C’est exercice perceptif fort simple et j’ajouterai miraculeux tellement il est simple dépasse de loin les techniques proposant d’observer les pensées passer comme des nuages et au cours desquelles on finit toujours par se faire avoir. Ici aucun nuage à chasser ou à a accueillir ce qui en vérité revient au même puisqu’il n’y a que ciel bleu, nous sommes dans le juste avant du processus pensant qui est notre vrai nature intemporelle."
Franck Terreaux