Collectif : True Crime 1, Les prototypes

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

True Crime, Tome 1 : Les prototypes de Collectif   4/5 (25-04-2016)

Les prototypes (282 pages), première tome de la série True Crime, est disponible depuis le 31 mars 2016 aux Editions Ring (collection Murder Ballads).

Le livre (éditeur) :

True Crime, ce sont les faits-diversiers les plus affûtés de l'Hexagone réunis au sein d'un collectif inédit.

Leur devise : souci du détail et attachement à la vérité. Leur passion, qu'ils partageront avec leurs lecteurs une fois par an : le crime sous toutes ses formes. 
Avec ce premier volume, ils signent neuf enquêtes originales ayant un point commun : elles racontent l'histoire de ceux qui ont tiré les premiers, avant de faire de nombreux émules. Parce que le crime a ses modèles. 

Les auteurs :


Frédéric Ploquin : Premier spécialiste du grand banditisme français. Auteur de la série Parrains et Caïds. 200 000 exemplaires vendus. Journaliste police-justice à Marianne. 
Dominique Rizet : Spécialiste police-justice BFM TV. Consultant historique de Faites entrer l'accusé. 
Stéphane Bourgoin : "Plus grand spécialiste des tueurs en série au monde" (CNN). Deux millions de livres vendus à ce jour. 
Frédérique Lantieri : Spécialiste du fait divers depuis 30 ans. Présentatrice de Faites entrer l'accusé. 
Laurent Obertone : Journaliste fait divers. Auteur d'Utøya, "meilleur récit d'une affaire criminelle de l'histoire" (Interpol). 300 000 exemplaires vendus à 30 ans. 
Michel Mary : Grand reporter vedette du Nouveau Détective. Consultant pour Enquêtes Criminelles. Mémoire vivante du fait divers. 
Anne-Sophie Martin 
Grand reporter. Spécialiste du fait divers à la télévision (Faites entrer l'accusé, Envoyé Spécial, Planète Justice). 
Charle Diaz : Commissaire de police et historien. Meilleur connaisseur français de l'histoire du crime. 
Alain Bauer : Criminologue. Spécialiste du renseignement et du terrorisme. Travaille à Paris, New York et Pékin.

Mon avis :

Les livres en série version feuilleton on connaît (par exemple la série Sérum de Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza  et, plus récemment,  Yesterday's Gone de Sean Platt et David Wright), mais ça reste peu courant.  Un peu à la manière des série TV telles que Faites entrer l‘accusé, Les enquêtes impossibles, Tellement vrai ou Crime,  True Crime s’inscrit comme le nouveau feuilleton littéraire, ouvrage collectif à paraître tous les 6 mois.

Il y a là un petit quelque chose de Bellemare (dont je suivais avidement les publications lorsque j’étais jeune) qui n’étais pas pour me déplaire. C’est d’ailleurs pour moi un très bon compliment quand on connait le Monsieur, excellent et passionnant conteur d’histoires véridiques (aussi stupéfiantes qu’angoissantes).

Dans Les prototypes, 9 auteurs (commissaire, historien, grand reporter, criminologue, présentateur, auteur, journaliste…) nous entrainent dans des faits divers  très différents les uns des autres).

Il est ainsi ici question : 

- de l’enlèvement en 1978 du baron Empain, homme d’affaire belgo-franco-américain (patron dans la métallurgie et le nucléaire), premier d’une série d’enlèvements parisiens

- de René de la Roche agressé au vitriol en 1977 à Paris, crime remettant à la mode le vitriol comme arme

- d’un terroriste qui a sévit pendant presque 20 ans posant de multiples bombes aux Etats-Unis (une des traques les plus couteuses de l’histoire du FBI)

- de parole d’enfants pour la premières fois prise en compte contre une institution en 1914

- d’un violeur en série dans la seconde moitié du XVIII siècle, une époque où l’acte criminel n’est pas considérée comme un délit selon l’identité de la victime. Une affaire qui permet aussi de revenir sur les french serial killer

- d’un tueur de vieilles dames à Paris dans les années 80

- du gang des tractions manquant les années d’après-guerre….

Les faits, les faits, les faits…

Alors oui, pour le style il ne faut pas chercher poésie, métaphores, retardement dans les révélations pour faire durer le suspens. Non ! Mais on sait à quoi s’attendre avec ce genre de livres plus « journalistiques » que « littéraires » et, quand on sait où on va, impossible d’être déçus. Seule déception peut être : l’épaisseur du livre. 300 pages pour 9 histoires, ça fait court….

Sans avoir besoin de sombrer dans le macabre et faire dans le superlatif,  True crime est une très bonne lecture. Le ton est direct et bref dans la forme, mais riche dans le fond, d’autant que souvent le récit des vieilles affaires est étendu et transposé à nos jours grâces à des parallèles dans les modes opératoires, les portraits des tueurs…

Point fort de cet ouvrage, la diversité des histoires  (mode opératoire, époque, lieux) et la variété dans les styles, qui même s’ils restent toujours  dans le style chroniques criminelles et/ou judiciaires, restent différents d’un récit à l’autre. On a bien affaire à 9 plumes qui offrent aussi bien pour le fond et la forme 9 histoires distinctes  aussi agréables à lire les  unes à la suite des autres qu’avec parcimonie. En effet, je n’ai eu aucun déplaisir à enchaîner ces 9 lectures. Bien au contraire, cette variété relance à chaque fois l’engouement, l’intérêt et le plaisir.

De plus, même si les textes ne rassemblent pas des techniques et des qualités spécifiques de à littérature, ils ne se cantonnent pas pour autant à une succession de chiffres, de dates et de faits indigestes. Ça reste fluide et agréable à lire. D’autant que même si certains événements sont émotionnellement difficiles à lire, les auteurs nous épargnent des détails trop durs (qu’ils préfèrent écarter).

True crime est, sorte de mini encyclopédie du genre, une petite mine d’information spéciale criminalité (intarissable, vu l’ampleur du sujet) que l’on prendra grand plaisir à retrouver tous les 6 mois.