Andrew Glikson qui a détecté en 2015 l’un des plus grands cratères d’impact connu, vient à présent, avec son collègue Arthur Hickman, de découvrir l’un des plus vieux connus. Daté de 3,5 milliards d’années, il devait être 2 ou 3 fois plus gros que celui qui mit fin au règne des dinosaures.
Tout au long de sa longue histoire, la Terre fut souvent percutée par des astéroïdes ou des comètes de tailles variables. Cela fut même très intense dans un passé lointain, lors du Grand bombardement tardif, il y a entre 4,1 et 3,8 milliards d’années, comme en témoignent les stigmates, toujours visibles aujourd’hui, à la surface de la Lune et aussi de Mercure et Mars. Sur notre monde, cependant, ces traces ont été gommées par l’érosion, le volcanisme, l’activité tectonique, si bien qu’à sa surface, on ne remarque que les astroblèmes les plus récents à l’échelle géologique.
Depuis plus de 20 ans, le professeur Andrew Glikson de l’Australian National University, parcourt l’Australie – une terre promise pour ce type de recherches, avec le Canada – sur les traces d’événements de grande ampleur. À son actif, entre autres, la découverte en 2015 de ce qui pourrait être le plus grand cratère d’impact connu. Situés dans le bassin de Warburton en Australie centrale, les indices pointent sur un double astroblème étendu sur plus de 400 km. Sa datation – environ 300 millions d’années – fait débat cependant, car on ne peut lui associer d’extinction massive. Ce qui est très surprenant, car les deux astéroïdes responsables mesuraient chacun plus de 10 km de diamètre…, soit autant que l’impacteur qui a créé le cratère de Chicxulub auquel est imputée la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d’années (limite Crétacé-Tertiaire).
Les sphérules découvertes par Andrew Glikson et Arthur Hickman dans les forages à Marble Bar — Crédit : A. Glikson, Australian National University
Un des plus vieux et plus grands cratères d’impact connu
Poursuivant les forages dans certaines des plus anciennes roches terrestres pour le Geological Survey of Western Australia, le géologue et son collègue Arthur Hickman ont récemment mis la main sur des sphérules – de petites billes de verre formées à partir de matière vaporisée lors d’un impact violent – dans une couche sédimentaire coincée entre deux dépôts volcaniques dans la région de Marble Bar au nord-ouest de l’Australie. Leur âge a été estimé avec précision à 3,46 milliards d’années.