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"La détention des migrants arrivés sur le sol grec doit cesser", telle est la réclamation du juriste canadien François Crépeau, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme. Le lundi 16 mai 2016, il a fortement suggéré que durant une période de 25 jours, la mesure reposant sur l’accord passé entre l’Union européenne et la Turquie le 20 avril 2016 soit dissoute. L’élément motivateur de cette mesure étant de freiner l’afflux de migrants en Europe.
"J’appelle la Grèce à mettre fin à ces détentions", sauf cas exceptionnels, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue d’une visite de cinq jours en Grèce. Considérée comme particulièrement inacceptable pour les enfants jugés très nombreux parmi les arrivants, la détention de tout migrant arrivé après le 20 mars est jugée comme "déplacée". François Crépeau affirme avoir rencontré des enfants non accompagnés, retenus depuis plus de deux semaines dans des postes de police et ce, sans pouvoir sortir. "Ils ne doivent pas être détenus", a-t-il signifié, d’autant que les conditions dans les centres de rétention surchargés des îles "ne sont pas optimales". Et cette situation n’est pas sans laisser de traumatismes et de bouleversements.
Il semblerait que des incertitudes pèsent sur la légalité du pacte entre l’Union européenne et Ankara. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme des migrants considère cette mesure comme un simple "accord politique sans caractère juridique contraignant" visant à tarir les passages migratoires en Égée et prévoyant le renvoi en Turquie des migrants arrivés irrégulièrement y compris les demandeurs d'asile.
Sa réclamation n’est autre qu’un appel "à partager la responsabilité avec la Grèce qui se bat pour offrir une protection aux migrants" qui sont bloqués sur le territoire. François Crépeau rappelle qu’ils sont près de 50.000 dans cette situation et qu’il faudrait accélérer la procédure de relocalisation et augmenter l’aide financière apporté à l’État. En effet, les fonds affectés par l’Union européenne "ne peuvent pas aller seulement aux ONG", comme cela est prévu pour les enveloppes d'urgence déjà débloquées, car ces organisations ne peuvent pas "fournir tous les services requis", notamment pour la prise en charge scolaire ou hospitalière, a-t-il estimé.
Enfin, il a lancé un dernier appel en demandant à la Grèce de s’investir dans la transmission des informations aux exilés, révélant que "la difficulté d'obtenir une information exacte sur ce qui va leur arriver est un grand facteur d'angoisse pour eux".