Vous avez toujours voulu être payé pour jouer à des jeux vidéo? Être bêtatesteur, du moins chez SEGA dans les années 90, ça avait l’air plutôt cool.
Non, tester des jeux n’est pas toujours une partie de plaisir. On choisit rarement les titres qui nous sont attribués, et de toute façon, le but de l’exercice n’est pas d’en savourer l’expérience, mais plutôt de trouver le moyen de briser le jeu. Comme de combattre les murs invisibles ou d’exploiter les fonctions qui s’offrent aux joueurs à la recherche de failles.
Au programme : nostalgie, humour douteux, beaucoup trop de plans pour illustrer une simple action, mode des années 90, expressions des années 90, et musique des années 90.
Cela dit, il peut arriver d’être agréablement surpris. Comme cet employé de SEGA qui évidemment s’écrie «Alright, Game Gear!» en apprenant qu’il devra tester un jeu portable.
En 1996, alors que le style de MTV était le modèle à suivre les entreprises qui devaient s’adresser aux jeunes, SEGA a produit – avec les moyens du bord – la vidéo ci-jointe. Il s’agit d’une vidéo interne destinée aux nouveaux employés (pratique courante dans les années 90) leur servant à mieux se familiariser avec la culture de l’entreprise, tirée d’une vieille cassette VHS et qui a récemment été publiée sur Vimeo.
Au programme : nostalgie, machine à café qui déborde, humour douteux, beaucoup trop de plans pour illustrer une simple action, mode des années 90, expressions des années 90, et musique des années 90 – mais pas exclusivement. Difficile de ne pas souligner ici les chansons Magical Mystery Tour et Everybody Wants to Rule the World.
Étonnamment pour l’époque, on retrouve plusieurs femmes parmi les employés qui témoignent à la caméra. Serait le balbutiement d’une entreprise qui a compris avant bien d’autres que les jeux vidéo n’étaient pas l’adage d’un public exclusivement masculin?
«Nous croyons que les jeux vidéo vont attirer un public beaucoup plus large», explique celui qui était PDG de SEGA of America à ce moment, Tom Kalinske, alors qu’on lui a visiblement demandé de prédire ce que l’avenir de l’industrie nous réserve. «L’industrie du jeu vidéo a d’abord attiré des hommes qui, au début des années 80, étaient probablement âgés de 10 à 16 ans. Bien sûr aujourd’hui, ces gars ont grandi et sont maintenant dans la trentaine.»
Alors que l’on croit qu’il revient sur l’origine de son industrie simplement pour mieux rebondir avec une vision progressiste, actuelle, avant-gardiste même en son temps, soit de déclarer que les femmes seront désormais intégrées dans le public cible, sa réponse est plus que décevante :
«Voilà pourquoi une grande partie de nos activités cible un public d’hommes adultes.»
Ouin.