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Hubert Robert : un visionnaire au Louvre

Publié le 20 mai 2016 par Polinacide @polinacide

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De retour au bercail. Après l’avoir peint et dirigé, Hubert Robert revient au musée du Louvre au sein d’une rétrospective évènement. L’occasion d’en découvrir un peu plus sur un artiste majoritairement connu pour ses représentations de ruines, ou encore pour le patrimoine – aujourd’hui détruit – qu’il a su conserver à travers son pinceau. Rien qui pourrait (a priori) plaire à ceux qui peinent déjà à se coltiner la queue pour aller voir une expo’. Et pourtant : malgré une carrière très académique, les oeuvres de Robert ont ce petit quelque chose qui interpelle, forçant le spectateur à s’y attarder un peu plus d’un instant. Quitte à s’y laisser aspirer. 

« L’effet de ces compositions, bonnes ou mauvaises, c’est de vous laisser dans une douce mélancolie. Nous attachons nos regards sur les débris d’un arc de triomphe, d’un portique, d’une pyramide, d’un temple, d’un palais ; et nous revenons sur nous-mêmes ; nous anticipons sur les ravages du temps… Et voilà la première ligne de la poétique des ruines. »

Denis Diderot

Homme des Lumières, peintre éclectique et témoin de son temps, l’artiste fut avant tout l’un des plus grands créateurs de l’imaginaire poétique du 18e siècle. Une invitation onirique qui a tout du réel, mais dans laquelle rien n’est complètement vrai. C’est bien là toute la performance de l’artiste : réaliser des compositions aussi riches à partir d’un paysage qu’il a tout simplement inventé. Peut-être rêvé même. Aucun doute que son voyage à Rome, où il a passé onze ans à étudier, a eu une influence majeure sur sa carrière et son goût prononcé pour le monde antique. De retour à Paris, Hubert Robert séduit Diderot par sa « poésie des ruines », rentre à l’Académie royale puis expose au Salon dès 1767 avec plus de vingt oeuvres saluées par la critique… avant d’être nommé « garde des tableaux du roi ». Mémorialiste de Paris et de l’histoire de la Révolution française, il achève son parcours en tant que conservateur du Muséum central des arts (futur musée du Louvre), qu’il ne manque pas de représenter via deux vues de la Grande Galerie, l’une en pleine transformation, l’autre en ruines. Une réflexion sur le temps qui passe, le caractère éphémère des choses et leur perpétuelle transformation : comme en écho à sa propre vie lors de laquelle il a perdu ses enfants. A l’heure où Palmyre et d’autres vestiges historiques se font détruire, la vision de « Robert des ruines » n’a jamais été autant d’actualité. Voilà une première bonne raison de profiter de cette exposition jusqu’au 30 mai : dépêchez vous, il ne reste plus qu’une dizaine de jours.


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