L’Insee vient de publier ce jeudi les chiffres du taux de chômage pour le premier trimestre 2016. Si l’hexagone voit son taux se stabiliser à 9,9 %, il passe la barre des 10 % avec l’Outre mer. Un chômage qui frappe toutes les classes, avec des conséquences sociales parfois dramatiques.
Un premier trimestre relativement stable
2,845 millions de Français recherchent un emploi, soit 9,9 % de la population, hors Outre-Mer. Un chiffre identique à celui du dernier trimestre 2015. Pourtant, des variations internes sont significatives. Ainsi le nombre de chômeurs de longue durée – qui déclare être à la recherche d’un emploi depuis au moins un an – a augmenté de 0,1 point. Ils sont désormais 1,2 million.
Pour les plus de 50 ans, l’Insee indique que la situation est stable sur un an, alors que l’on en compte toutefois moins entre le dernier trimestre 2015 et le premier de cette année : moins 0,2 point pour 6,5 %. C’est la seule catégorie qui a vu sa situation s’améliorer. La tranche des 15-24 ans a augmenté de 0,3 point, celle des 25-49 ans de 0,1 point.
Ces chiffres du chômage qu’il faut nuancer
Nuancer dans la mesure où ils ne reflètent pas réellement une photo de la situation du chômage en France. D’une part l’Insee ne comptabilise pas les chômeurs de la même manière que Pôle Emploi. Cet établissement public, en effet, ne recense que les personnes inscrites effectivement. L’Insee fonctionne par le biais de sondages et prend en compte les plus de 15 ans, sans emploi, disponible dans les 15 jours, ou ayant cherché activement un travail le mois précédent.
D’autre part, beaucoup sont effectivement à la recherche d’un emploi, sans toutefois rentrer dans les critères qui permettent d’établir les statistiques fournies pour diverses raisons : pas de recherche « active », pas disponible immédiatement, remplissant des missions de courte durée ou seulement quelques heures qui voudraient travailler plus. C’est ce que l’Insee dénomme le « halo autour du chômage ». Même chose pour les chiffres de Pôle emploi qui ne prend, je le rappelle, que les personnes inscrites effectivement.
Le chômage et ses conséquences parfois dramatiques
Sans emploi, un individu est évidemment confronté à une baisse de revenus, mais subit aussi des conséquences au niveau social et sanitaire. Augmentation et développement de pathologies cardio-vasculaires, des cancers, des dépressions. Une étude récente estime que 10 % du taux de chômage se traduirait par une augmentation de 1,5 % du taux de suicide. Globalement des études indiquent qu’en France, c’est entre 10 000 et 15 000 décès liés directement ou indirectement au chômage.
Au niveau familial, les conséquences sont aussi graves. Outre l’augmentation du nombre d’éclatements des cellules familiales, de l’accentuation des violences, il semble que l’impact sur les enfants soit tout autant important : changement de trajectoire scolaire, échec, dépréciation de l’image parentale, mal-être.
visuel : ladepeche.fr