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"Il n’y pas de règles : les paquets neutres vont arriver chez les buralistes en fonction des volumes des paquets actuels écoulés, et donc en fonction des marques de cigarettes. Nous n’avons aucune maîtrise sur ce que nous allons recevoir dans les jours et semaines à venir", déclare Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes. Les fabricants, eux, ne souhaitent pas donner de date au regard de la mise en vente des premiers paquets de cigarettes neutres. En tout cas, à partir d'aujourd'hui, les fabricants n’ont plus le droit de produire des paquets de cigarettes dits classique pour le marché français. Même sort pour les cartouches ou le tabac à rouler.Paquets dénués de logosPaquets sans logos, de couleur foncé, dotés uniquement d'avertissements sanitaires et de photos de patients malades, à partir du 20 novembre prochain, les fournisseurs ne livreront que des paquets neutres. D’ici à la fin de l’année, les deux types de paquets, classiques et neutres vont toutefois coexister dans les bureaux de tabac, le temps d’écouler les stocks. Le paquet neutre n’est expérimenté pour l’instant qu’en Australie, depuis décembre 2012. La France devient ainsi le premier pays européen à le vendre. L'Angleterre et l'Irlande prendront le relais dans le courant de l’année 2016. Fortement défendu durant 4 ans par la ministre de la Santé Marisol Touraine, le paquet neutre constitue une victoire en matière de lutte contre le tabac pour le gouvernement, vivement combattu par les industriels et les buralistes. Face à cette mesure prise dans le cadre de la loi Santé, Seita, filiale française du cigarettier britannique Imperial Tobacco ou encore Japan Tobacco International(JTI) ont tous deux annoncé des recours, mettant en avant le "respect des droits de propriété intellectuelle", liés à leurs marques.La question des stocksAu 1er janvier 2017, les buralistes qui auraient encore des paquets classiques en stock n’auront plus le droit de les vendre aux fumeurs. "La question est de savoir ce que l’on va faire de ces paquets traditionnels qui vont nous rester sur les bras", s’inquiète Pascal Montredon, qui suggère que "l’État reprenne ces stocks invendus à son compte". Selon une source du secteur, "il va effectivement falloir ramener et détruire les stocks des anciens paquets de cigarettes, et rembourser le droit d’accise sur le tabac" mais "si les buralistes s’organisent bien, il ne devrait pas leur rester beaucoup de vieux stocks au 31 décembre".
Coût de productionSelon certains fabricants, aucune répercution n'est à noter sur le coût engendré par la production des nouveaux paquets neutres, qui ne sont vendus pour l’heure que dans un seul autre pays au monde. Par ailleurs, les paquets de cigarettes en forme de tube de rouge à lèvres sont aussi concernés et ne pourront plus faire référence ni à la minceur, ni à l’élégance. Les paquets de cigarettes "slim", parfumés au menthol ou fruités, deviennent également neutres depuis ce matin, avant d’être definitivement interdits à la vente à partir de 2020. Aucune date précise n’est donnée sur la mise en vente des premiers paquets neutres de cette gamme. Il y a deux jours, la ministre de la Santé a annoncé la création d’un "fonds de prévention du tabagisme", doté de 32 millions d’euros, pour "renforcer les mesures" incitant à abandonner la cigarette. FG