Je me souviens très bien d'une photo de toi prise à l'école, dans ton joli pull irlandais écru, en train de faire de la peinture. Tu avais déjà tes yeux rieurs et ton petit sourire en coin, beau gosse qui s'ignorait encore. Tu étais mon premier, je n'étais pas vraiment préparée à être maman. Je te regardais jouer avec tes petites voitures toutes bien alignées dans ton lit de bébé, admirative devant cette merveille que j'avais contribué à fabriquer.
Ahhh ces moments de complicité, ces bisous sur ton ventre et tes bras dodus, ces câlins du matin, ta petite main dans la mienne ... que de souvenirs agréables. Cette sensation du contact de ta peau dans ma main, je crois que c'est la plus forte que j'ai jamais connue. Avec celui de l'allaitement, toi, collé contre moi, en train de téter goulûment. C'est grâce à cela d'ailleurs que j'ai commencé à réaliser ce que c'était qu'être mère. L'amour inconditionnel éprouvé à ta naissance, lorsque tu es sorti de moi, et que je t'ai tenu pour la toute première fois dans mes bras, je ne m'en suis toujours pas remise. C'était dingue, extraordinaire, d'une puissance folle !
Aujourd'hui, nous célébrons tes seize ans. Alors oui, tu ne me donnes plus la main, ni ne me fais de câlin. Cela me manque, oui c'est vrai, j'ai toujours besoin de te toucher pour savoir que tu n'es pas un rêve, toi mon grand garçon devenu un beau jeune homme. Je te regarde désormais en levant la tête que tu fais de plus que moi. Je te trouve beau, intelligent, intéressant, énervant, adolescent, mollasson et polisson.
Mais qu'est-ce que je t'aime ! Envers et contre tout ! Tu es mon rêve, mon bébé, mon passé, mon avenir et surtout mon présent. Et je sais que tu ne m'appartiens pas, que tu es grand désormais, presque un homme, capable de s'auto-gérer (enfin presque ...). Alors, oui, tu as bien grandi, je n'ai pas vu filer ces seize années. Mais je suis fière d'être ta mère.
A toi mon grand.
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