Tout là-haut c’est la tempête.
Naseaux aplatis dans l’herbe
pour lui échapper.
Précieux jours de la tempête…
On nous appelle à un grand voyage :
viens. Sois-en.
Nous gisons dans nos herbes flétries.
Nous gisons dans nos croyances desséchées.
Tout là-haut les merveilles de nos rêves.
Yeux apeurés
qui cillent sous l’éclair
jamais ne verront un arbre de feu.
Nous fermons les yeux,
nous savons tout cela si bien.
Nous nous enfonçons plus profond.
Tout là-haut c’est la tempête,
qui va
recréant, recomblant.
***
Tarjei Vesaas (Vinje, Norvège 1897 – Oslo 1970) – Traduit du néo-norvégien par Régis Boyer