S’enfuir de Martyn Bedford

Le 18 mai 2016

Synopsis :

Gloria mène une vie normale d’adolescente de 15 ans. Et elle s’ennuie. Jusqu’au jour où un garçon mystérieux fait irruption dans sa classe : Uman est drôle, intelligent, d’une assurance désarmante. Il faut ce qu’il veut sans attacher la moindre importance à ce que les autres pensent. Il est tout ce que Gloria voudrait être. Il est la promesse de vivre pleinement, de vibrer, d’aimer. Alors quand il lui propose de partir, de camper dans la forêt, de choisir leur destination à pile ou face… Gloria s’enfuit avec lui sans regrets, et sans prévenir personne.

Mon avis :

J’ai eu la surprise la semaine dernière de trouver dans ma boîte aux lettres, une grosse enveloppe Nathan, qui contenait deux de leurs prochaines parutions. J’ai commencé très rapidement après ça, le premier des deux romans, il s’agit de S’enfuir de Martyn Bedford. Un roman qui traite de la fugue, chez l’adolescent, et du mal-être.

Gloria est une adolescente de quinze ans vivant en Grande Bretagne avec ses parents. Elle a un frère aîné avec qui elle s’entend parfaitement bien, mais qui est moins présent depuis son entrée à l’université à la dernière rentrée. Ses parents ont leurs propres occupations, et ils s’attardent beaucoup moins sur Gloria, qu’il considère autonome. Il ne remarque pas qu’elle n’est pas heureuse.

Gloria a tout pour être bien pourtant, une famille, elle vit dans une jolie maison, elle a des amis, et d’ailleurs une copine avec qui elle est très proche. Et pourtant Gloria va partir, et tout quitter sur un coup de tête peu réfléchi, sans prévenir personne, sans signe annonciateur, provoquant l’inquiétude de ses proches, et cela, durant plus de quinze jours.

Pourquoi ? Comment ?

C’est les questions auxquelles, elle devra répondre, puisque le roman est écrit un peu à l’envers. Au début du roman, Gloria a été retrouvé la veille, par la police, dans un état déplorable, et seule. Elle doit donc s’expliquer, où est passé Uman, l’adolescent avec lequel elle a fugué ? On accuse Uman de l’avoir influencé, presque enlevé, mais ça ne s’est pas passé comme ça, Gloria reprend donc le récit de sa fugue, et surtout le récit de sa rencontre avec Uman. On découvre alors son ressenti, sa lassitude. C’est une jeune fille qui souffre de la routine de sa vie, il lui manque la fantaisie de son enfance.

Uman va lui apporter tout ça, c’est un personnage extraordinaire, qui a souffert mais qui a une certaine philosophie de la vie. J’ai vraiment apprécié ce personnage à part. J’ai aimé ses dialogues avec Gloria. Nos deux héros vont s’ouvrir l’un à l’autre, et se compléter. C’est une très belle rencontre. Et cette fugue, si atroce pour les parents de Gloria, sera comme une parenthèse enchantée, dans la vie des deux adolescents, un vent de liberté, une grande bouffée d’air frais. Tout au moins au début, jusqu’à ce que la réalité les rattrape…

J’ai aimé la force de caractère des personnages, et leur psychologie. J’ai apprécié les dialogues également, souvent drôles, et parfois aussi d’une justesse incroyable.

Mon père avait un poster sur le mur de son bureau – un dessin représentant des rangées et des rangées de maisons grises identiques avec des toits gris identiques, avec au milieu une seule maison au toit peint en bandes roses et violettes. Dehors, le propriétaire, qui tient un rouleau et un pot de peinture, est emmené par la police. Dès que j’ai eu l’âge de comprendre ce dessin, je me suis juré qu’en grandissant, je deviendrais un type avec un toit rose et violet.

C’est un très beau roman, que je vous conseille.

A découvrir depuis le 12 mai 2016, aux Editions Nathan que je remercie chaleureusement.