Pollution à New Delhi I ©WITT/SIPA
En 2012, la pollution atmosphérique a tué près de 3,7 millions de personnes dans le monde. Selon des données réactualisées (les dernières dataient de 2014) publiées le 12 mai dernier par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux urbain de particules fines a encore augmenté de 8 % entre 2008 et 2013, en particulier en Asie (Chine, Inde, Asie du Sud-est) et dans les pays arabes. Après l’évaluation de 3 000 villes dans 103 pays, l’OMS estime que plus de huit citadins sur dix à travers le monde respirent un air qui dépasse ses recommandations sanitaires, de 10 µg/m3 pour les PM2,5 et de 20 µg/m3 pour les PM10 en moyenne annuelle. Ce pourcentage s’élève même à 98 % pour les villes de plus de 100 000 habitants des pays à revenu faible ou intermédiaire, contre 56 % dans les pays à revenu élevé.Inde, Chine, Pakistan…Sans surprise, l’Inde et la Chine atteignent des taux inquiétants, au-delà des normes. En Inde, la palme "pollution" revient à Gwalior, au centre du pays, avec un taux de PM10 de 329 µg/m3, contre 229 µg/m3 à Delhi et 117 µg/m3 à Bombay. En Chine, Pékin atteint 108 µg/m3, alors que Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei, est à 305 µg/m3. Le Pakistan dépasse tout le monde, avec 540 µg/m3 à Peshawar et 290 µg/m3 à Karachi. Très polluée, Ryad présente un taux moyen annuel de PM10 de 368 µg/m3. Trois villes nigérianes dépassent les 300 µg/m3. La situation est évidemment moins désastreuse en Europe et dans les pays à revenu élevé d’Amérique. Elle tend même à s’améliorer ces dernières années. En France, Paris atteignait 28 µg/m3 en 2014, un niveau dépassé par plusieurs villes de banlieue, mais aussi par Fort-de-France (33 µg/m3). Encore peu connue, du fait d’un manque de mesures, la situation africaine semble peu favorable, avec un taux de particules dépassant la médiane mondiale. Le sujet sera débattu lors de la prochaine Assemblée mondiale de la santé, qui se tient du 23 au 28 mai prochain au siège genevois de l’OMS, au cours de laquelle "les États membres débattront d’une feuille de route pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé", indique l’organisation. FG