Première film de Lola Doillon, Le Voyage de Fanny s'attaque à un sujet autant délicat que rabâché : la traque des juifs par les nazis. Si l'ennuie nous guettait déjà, il faut reconnaître au long-métrage une qualité indéniable : s'être maintenu à un regard d'enfant.
On assiste donc à la fuite d'un groupe d'enfants vers la Suisse pour échapper aux rafles. Entre les plus âgés apeurés obligés de prendre sur eux et les plus jeunes dont l'innocence doit être protégé tant bien que mal, on se prend vite d'affection pour cette petite bande. Difficile de rester insensible aux joies et aux peines de ces Tom Saywer malgré eux, obligés de devenir adultes avant l'heure.
La réalisatrice s'attache à coller à son sujet sans faillir : rien n'est entendu ou montrer au-delà du groupe et on se sent parfois complètement happé, comme si nous vivions auprès d'eux. Nous reprocherons néanmoins à Fanny un voyage s'étirant en longueur, menaçant plusieurs fois de venir à bout de notre bienveillance. À vouloir faire trop on fait rarement bien.
Le voyage de Fanny sort le 15 mai 2016