Le nouveau système « Found Money » de la startup est ainsi un prolongement logique de son modèle original d'investissement des arrondis sur les dépenses du quotidien, en même temps qu'une manière astucieuse de réinventer les programmes de fidélité du commerce de détail. Le moment est bien choisi car ces derniers, qui n'ont pas évolué depuis bien longtemps, font face à une forte pression des consommateurs d'obtenir des bénéfices immédiats, notamment sous la forme de cashback.
Acorns apporte une réponse inédite et intelligente à cette demande, en lui appliquant aussi sa recette magique : tout est automatique. En pratique, l'utilisateur de l'application n'a qu'à lier sa carte de paiement à son compte et le tour est joué ! Dès qu'il va régler un achat chez un des marchands référencés, celui-ci lui verse une prime (selon des conditions prédéfinies). Mais au lieu de se contenter d'un banal remboursement sur son compte bancaire, vite oublié, la somme est investie dans son portefeuille d'épargne.
Pour Acorns, comme pour ses clients, l'avantage est, évidemment, de développer les opportunités de placer un peu plus d'argent dans les produits de la jeune pousse. Rappelons que, en arrière-plan, elle opère une sorte de « robo-advisor » – assez classique en dehors de son mode d'alimentation (quasiment centime par centime) – proposant 5 profils de risques différents aux investisseurs qui la rejoignent.
Du côté des commerçants, le dispositif possède un attrait particulier par rapport à des approches plus traditionnelles. En effet, bien qu'il fonctionne sur une base de rabais immédiat (et éphémère), il maintient leur visibilité dans la durée, puisque les versements qu'ils effectuent restent en permanence étiquetés de leur marque au sein de la plate-forme de gestion de portefeuille. On pourrait encore évoquer la valeur d'image que représente pour une entreprise le fait de participer à l'épargne de ses clients…
Les « offres liées à la carte » (CLO) – dont le principe consiste à attribuer automatiquement des promotions aux consommateurs lors de leurs paiements (par carte) – ne semblent pas connaître une immense popularité hors des États-Unis. Le concept entièrement rajeuni par Acorns, avec ses qualités spécifiques (de persistance, notamment), pourrait-il avoir plus de succès ? L'idée mériterait d'être expérimentée…