Le coût d’une grève SNCF ? L'équivalent de trois TGV duplex neufs I afp.com/Eric Piermont
Sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et Fidl) ont appelé leurs organisations respectives à "construire" deux nouvelles journées de grèves et manifestations ce jour et le 19 mai prochain. En ligne de mire, le texte de la ministre Myriam El Khomri, adopté sans vote jeudi après le recours à l'article 49-3, contesté jusque dans les rangs de la majorité. Les syndicats jugent le texte trop favorable aux entreprises et pas assez protecteur pour les salariés, en particulier parce qu'il instaure la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche. Mais "les salariés sont décidés de s'engager dans un mouvement dur", assurait récemment Philippe Martinez, leader Cégétiste.Des grèves reconductibles sont ainsi prévues chez les routiers, dockers, marins, facteurs, SNCF et Aéroports de Paris, le rejet de la loi travail se greffant parfois sur des revendications propres à chaque secteur. Les routiers ont ouvert le bal cette nuit, à l'appel des fédérations FO et CGT. Un mouvement qui devrait toucher le Nord, Nantes, Caen, Marseille et surtout Bordeaux, mais pas l'Ile-de-France selon FO. La CGT prévoit de bloquer les ports du Havre et de Nantes-Saint-Nazaire.A la RATP, le préavis déposé par la CGT ne couvre que cette journée. Mais à la SNCF, la CGT-cheminots (premier syndicat) appelle à cesser le travail chaque mercredi et jeudi, et SUD-Rail (troisième) tous les jours à partir de ce jour. Les cheminots entendent dénoncer la loi El Khomri, mais surtout peser dans les négociations en cours sur leurs conditions de travail. Le préavis de Sud-Rail s'étend jusqu'au 11 juillet. Côté transports aériens, des débrayages sont attendus dès mardi à Aéroports de Paris à l'appel de la CGT notamment, tandis qu'une grève sera lancée jeudi par l'Usac-CGT, premier syndicat de la Direction générale de l'Aviation civile, qui représente les contrôleurs aériens, les administratifs ou encore les techniciens. Son impact sur le trafic sera connu mardi.DéterminationPerturbations en vue aussi dans les ports mardi et jeudi, toujours à l'appel de la CGT, qui invite par ailleurs à un blocage progressif des produits pétroliers dans les raffineries. Les opposants au projet de loi travail vont à nouveau battre le pavé mardi dans plusieurs villes à l'appel de l'intersyndicale. A Paris, ils se retrouveront à 14 heures sur la place de l'Ecole militaire pour défiler en direction de Sèvres-Babylone, non loin du Sénat où la ministre du Travail Myriam El Khomri sera auditionnée par la commission des Affaires sociales. Les manifestants se retrouveront une nouvelle fois dans la rue dès jeudi. Le cortège parisien défilera cette fois de Nation à place d'Italie. Objectif : prouver leur détermination malgré l'essoufflement constaté lors des dernières manifestations, malgré les casseurs qui, pour la première fois le 12 mai, s'en sont pris physiquement aux services d'ordre syndicaux. "Le gouvernement n'arrivera pas à faire taire les jeunes", a assuré le président de l'Unef, William Martinet, lors de cette dernière mobilisation, qui a vu 55.000 personnes défiler en France, dont 43.000 en province, selon le ministère de l'Intérieur. Les syndicats n'ont donné de chiffre que pour la capitale (50.000 manifestants). JB-M