Un festival hip-hop n'est pas une commémoration militaire... et vice-versa

Publié le 16 mai 2016 par Charles Bwele @blog_e_sphere
Au cours de la bataille de Verdun (1916), de nombreuses familles virent leurs pères, fils, oncles, neveux et cousins mobilisés quitter leurs terroirs et ne plus jamais revenir. Ils étaient environ 350 000 côté français et 300 000 côté allemand... tués en l'espace de 11 mois dans une « boucherie » qui traumatisa deux nations héritant alors de myriades de « gueules cassés » et d'esprits brisés à vie.

Pourquoi les organisateurs de la centième commémoration de Verdun ont-ils cru que cet événement relèverait plus ou moins des Victoires de la Musique ou des MTV Awards ? Outre la sulfureuse personnalité de Black M, des popstars françaises, allemandes ou provenant d'autres pays (Johnny Hallyday, Anaïs, Etienne Daho, Nina Hagen, Rihanna, Rolling Stones, Coldplay, etc) auraient-elles été réellement plus appropriées ?


Les vedettes de la musique, souvent tenues de faire grimper leurs ventes iTunes/Spotify et leur buzz Twitter/Facebook (par tous les moyens possibles et imaginables), assument-elles des responsabilités politiques et ont-elles autant vocation à être des modèles de comportement que les élus locaux et les membres du gouvernement ? Faut-il blâmer le rappeur Black M (récemment découvert par votre serviteur parfois « vieille école ») ou les hommes politiques qui ont commandité son spectacle pour la commémoration d'une bataille militaire ?

Au fait, comment réagiraient les fans d'une hip-hop/popstar si celle-ci paradait sur scène aux côtés de soldats d'infanterie ou de forces spéciales ? Et si on commémorait la mort de Claude François avec une superbe prestation d'officiers de la Légion étrangère et celle de Tupac avec des soldats de la Delta Force ?