Jour de sortie inédit que celui du film The Nice Guys puisque c’est ce dimanche qu’il a fait son apparition dans les salles obscures, en même temps que sa présentation à Cannes. Réalisé par Shane Black (Kiss Kiss Bang Bang, Iron Man 3), il met en scène Russell Crowe et Ryan Gosling dans la peau de détectives privés particuliers. Dans le Los Angeles des années 70, ces derniers enquêtent sur le prétendu suicide d’une starlette. Malgré des méthodes pour le moins originales, leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées…
Que dire sur cette nouvelle réalisation de Shane Black si ce n’est qu’elle remplit admirablement bien son objectif principal, celui de divertir pendant près de 2 heures. Si la trame générale de l’histoire ne se révèle pas particulièrement originale, le récit s’avère néanmoins captivant par ses nombreux rebondissements, ses situations rocambolesques et ses dialogues percutants. Ce dernier point est d’ailleurs peut-être le plus mémorable de tous, tant l’enchaînement des répliques entre les personnages est efficace. Drôles et incisives, les punchlines font mouche à chaque fois et réservent quelques fous rires d’exception. Des fous rires auxquels contribuent aussi grandement la mise en scène puisque la plupart des séquences d’action joue également, avec brio, sur l’aspect comique. A ce titre, le dénouement final est d’ailleurs parfaitement représentatif du film : un joyeux bordel magnifiquement maîtrisé. On regrettera toutefois les quelques creux qui jalonnent le long-métrage, ainsi que l’étonnante retenue de certains passages, qui auraient pu aller encore un peu plus loin.
Malgré tout, The Nice Guys ne semble souffrir d’aucun compromis et trace sa route avec conviction. Les spectateurs les plus terre à terre risquent, il est vrai, de ne pas totalement adhérer au projet, mais pour qui apprécie un tant soit peu l’absurdité et la folie, le film est un pur régal. Il faut dire que le duo composé de Russell Crowe et Ryan Gosling affiche une belle alchimie tout au long du récit. Si le premier ne force pas son talent en grosse brute bien décidée à en découdre, c’est surtout le second qui marque les esprits dans la peau d’un bras cassé dont l’élégance n’a d’égal que la connerie. L’acteur canadien avait déjà prouvé par le passé son aisance dans le registre comique mais il repousse ici encore un peu plus les limites de l’humour dans un rôle complètement déjanté. A leurs côtés, la jeune Angourie Rice fait forte impression en incarnant la fille du personnage de Ryan Gosling. Une fille moins folle que son père mais tout aussi marginale. Véritable second rôle, elle accompagne le duo dans la plupart de ses aventures. Je me réjouis de la découvrir dans d’autres projets car elle fait déjà montre d’un beau talent.
En définitive, malgré quelques creux, The Nice Guys s’impose donc comme une comédie déjantée aux situations rocambolesques et aux punchlines savoureuses. Fort d’un duo à l’alchimie palpable, le film nous entraîne sans mal dans un tourbillon de folie et d’absurdité. Très divertissant !