De qui parle-t-on ? :
Groupe français, actif depuis 2009 initialement sous le nom de Quadricolor puis Griefjoy depuis 2013, composé de Guillaume Ferran, Billy Sueiro, David Spinelli et Romain Chazaut.
De quoi parle-t-on ? :
Cette electropop festive intensifie son penchant pour une techno minimaliste et compulsive.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Quelques titres feront la joie des clubbers de tous bords.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Il faut bien sur s’adapter à cette nouvelle manière d’aborder la pop.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Quelques titres ont le potentiel pour plaire au grand public, mais beaucoup d’autres ne plairont qu’aux amateurs de musiques électroniques.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Musique électronique assez basique plutôt bien adaptée au format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Le premier opus éponyme de Griefjoy, brillant condensé de synthpop dansante et digne représentant du label AOC « French Pop », aurait pu pousser le quatuor niçois à reconduire sans détour ce schéma musical gagnant.
Mais le groupe ne souhaite apparemment plus s’appesantir dans le cocon soyeux d’un Taste me ou d’un Touch ground, il défigure au contraire sa pop au vitriol et la réduit en bouillie à grand coup de beats syncopés. Entendons nous bien, les Griefjoy ne se sont pas transformés en roi de l’acid house à Berlin ou à Detroit, ils évitent simplement de s’orienter vers une destinée, certes dorée, mais sans âme à l’instar d’un Pony Pony Run Run ou d’un Puggy.
Godspeed démarre dans la joie et la bonne humeur, les trois premiers titres, Hollygrounds, Lights on et Why wait, trois singles évidents n’annoncent pas tout de suite la métamorphose à venir. Into the dream installe alors une ambiance angoissante, l’electro devient plus pesante, plus hypnotique, la pop déraille quelque peu, seule la voix de Guillaume Ferran, toujours très mélodieuse, nous rappelle que nous écoutons toujours le même LP. Le minimalisme électronique s’intensifie encore sur Talk to me, puis sur Virus ou Godspeed. Malgré ce désir d’évolution, le quatuor n’oublie pas qu’il est un orfèvre de la pop sur le très agréable Labyrinth ou sur la ballade de fin Fool.
Que l’on aime ou non la nouvelle orientation prise pas les Griefjoy, on peut tout de même leur reconnaître cet art du contrepied musical développé le temps de cet album. Reproduire la pop du premier opus aurait certainement été facile, mais le quatuor a rapidement compris que la répétition était la gangrène de la carrière d’un artiste...