Les différents tomes de ce triptyque consacré aux figures féminines (réelles ou fictives) de la Commune pouvant se lire de manière totalement indépendante, j’ai donc choisi de lire ce tome dessiné par Xavier Fourquemin après avoir lu « L’Aristocrate fantôme » mis en images par Anthony Jean.
Wilfrid Lupano invite à suivre l’histoire de Marie Bréban, une domestique au service d’une riche famille, à trois moments différents de sa vie : avant, pendant et après la Commune. Le destin de la jeune femme bascule le jour où la fille de ses employeurs, qui est devenue son amie au fil des ans, se retrouve enceinte d’un simple roturier. Déshonoré, le père décide de faire avorter sa fille et de l’enfermer dans un couvent. Treize ans plus tard, alors que Marie, renvoyée comme une malpropre, ne sert plus l’aristocratie mais les insurgés de la ville de Paris, elle retrouve Edouard, puis… ce qu’il reste d’Eugénie…
Outre une histoire d’amitié entre une bourgeoise et une prolétaire, ainsi qu’une héroïne particulièrement attachante, Wilfrid Lupano livre également un récit didactique qui permet d’en apprendre plus sur cette page méconnue de l’Histoire de Paris. Si l’on en apprend certes beaucoup moins sur la Commune que lors du tome consacré à la belle et téméraire Elisabeth Dimitrieff (que l’on croise d’ailleurs dans cet album), Lupano s’intéresse néanmoins aux événements qui ont suivi cette rébellion, notamment en consacrant plusieurs pages à l’ersatz de procès qui conclut ce tome. De plus, en montrant comment les riches exploitent les plus faibles, il aborde également la lutte des classes, permettant ainsi de découvrir les injustices de cette époque.
Visuellement, j’ai toujours été assez fan du travail de Xavier Fourquemin et son style fait à nouveau mouche, que ce soit au niveau de l’expressivité des personnages, de la restitution du Paris de la fin du 19ème siècle ou lors des scènes de combats dans les ruelles de la capitale.
Encore un très bon tome !