Steven Spielberg monte à nouveau les marches du palais des festivals de Cannes trois ans après en avoir présidé le jury. Cette fois, il présente hors compétition "The BFG", en français : "Le BGG : Le Bon Gros Géant", son dernier film coproduit notamment par Disney et Amblin.
Entre prise de vues réelles et animation numérique, il reprend un roman du célébrissime auteur gallois pour la jeunesse Roald Dahl. Adaptation très réussie qui saura aussi plaire aux adultes.
Cette aventure conduit une petite orpheline à sauver le monde des assauts de géants dévoreurs d'enfants. Ces ogres seront vaincus grâce à l'aide du plus chétif d'entre eux, un nain de sept mètres de haut, chasseur de rêves et végétarien, mais avec aussi un sérieux coup de main d'Elizabeth II, la reine d'Angleterre !
Il faut remercier ici Steven Spielberg d'avoir su résister aux sirènes de la 3D. L'usage du relief n'aurait rien apporté au réalisme et à la qualité de l'image en 2D. Le choix était judicieux de laisser aller la poésie s'installer sans le filtre souvent déplaisant des lunettes de conversion. Le mélange de la réalité et du virtuel fonctionne d'autant mieux que les géants, par exemple, ne sont pas rendus de la façon la plus réaliste possible. Le réel et l'imaginaire cohabitent à la manière Spielberg, dans "E.T." mais aussi dans "Jurassic Park" ou "A.I. Intelligence Artificielle".
Speilberg sait raconter des histoires, et surtout celles qui font appel à l'imaginaire enfantin prêt à croire à tout ce qui pourra l'emmener loin du quotidien. La plupart des adultes ne demandant qu'à retrouver leur âme d'enfant, "Le Bon Gros Géant" avait tout pour faire un "bon spielberg". Sophie, la petite orpheline enlevée à Londres par un géant chasseur de rêves est une cousine d'Elliott, le copain de "E.T." Comme lui, elle devient la meilleure amie d'un être hors du commun dont on ignore au commencement de l'histoire s'il est un "bon" ou un "méchant". Terrorisé par les autres géants anthropophages et rustres, le BGG, pacifique et végétarien, ne sait pas quoi faire et c'est donc Sophie qui va avoir la bonne idée. Puisque l'île des Géants appartient au Royaume-Uni, elle décide d'aller demander l'aide de sa très gracieuse Majesté. Ce qui nous vaut la meilleure scène du film, la réception du BGG au palais de Buckingham, clin d'oeil très réussi et plein d'humour, aux aventures de Gulliver à Lilliput.