Maitre Chinul (1158–1210), maitre zen coréen
" Elle est dépourvue de forme ; il n'y a aucun moyen de l'exprimer par les mots. Ceci est la vue des bouddhas et des maîtres du Chan; ne doutez plus. Puisque cela n'a pas forme, aurait-ce une taille? Puisque cela n'a pas taille, aurait-ce des limites? Puisque cela n'a pas limites, aurait-ce intérieur et extérieur? N'ayant ni intérieur, ni extérieur, cela n'a ni lointain, ni proche. Si ce n'est ni lointain, ni proche, cela ne va, ni ne vient. Puisque cela ne va, ni ne vient, il n'y a ni naissance, ni mort. N'ayant ni naissance, ni mort cela n'a ni passé, ni présent. N'ayant ni passé, ni présent, il n'y a ni illusion, ni Illumination. Puisqu'il n'y a ni illusion, ni Illumination, il n'y a ni profane, ni sacré. Puisqu'il n'y a ni profane, ni sacré, il n'y a ni pollution, ni pureté. S'il n'y a ni pollution, ni pureté, il n'y a pas de jugement de bien ou de mal. Sans jugement de bien ou de mal, toutes limites et tout énoncé sont insaisissables. Lorsqu'il n'y a plus de tels états subjectifs et d'idées erronées, alors, toutes les sortes de manifestations et toutes les catégories sont insaisissables. N'est-ce pas la vacuité silencieuse, le vide originel ?
Cependant, dans l'état où toutes choses sont vides, l'attention ouverte n'est pas obscurcie ; ce n'est pas comme d'être insensible. Le relâchement de votre propre pensée est la pure substance de votre esprit, avec une attention ouverte de vacuité silencieuse. Et cet esprit pur, ouvert et paisible est l'esprit suprêmement pur et lumineux des bouddhas du passé, du présent et du futur. C'est aussi l'essence de l'attention qui est la source et la racine de tous les êtres humains.
Ceux qui réalisent cela et s'y tiennent sont dans l'ainsité et sont définitivement libérés."
Chinul