Les acides gras oméga-3 et la vitamine D contrôlent la sérotonine du cerveau et passent ainsi par cette voie biologique pour améliorer la fonction cognitive dans le cadre de certains troubles psychiatriques. Cette nouvelle étude, de cet expert en criminologie, psychologie et psychiatrie de l’Université de Pennsylvanie, vient confirmer les précédentes conclusions de ses autres recherches. Intégrer des oméga-3, des vitamines et des minéraux dans l’alimentation des enfants présentant une agressivité extrême peut contribuer à réduire ce trouble du comportement à court terme, en particulier dans sa forme la plus sévère. Des conclusions à nouveau présentées dans le Journal of Child Psychologie et Psychiatrie.
Adrian Raine est professeur de criminologie, de psychologie et de psychiatrie à l’Université de Pennsylvanie. Il a passé sa carrière à étudier les facteurs biologiques du cerveau pouvant entraîner un comportement antisocial et à rechercher les moyens de modifier cette biologie pour rétablir un équilibre comportemental chez l’enfant. La perturbation biologique des zones cérébrales qui régulent l’émotion peut, explique-t-il, sous l’action de facteurs environnementaux, être la cause d’explosions de violence, d’impulsivité et d’autres traits associés dans certains cas à la criminalité. Cet expert a déjà publié, dans la même revue, une étude montrant que les oméga-3, ces acides gras présents dans l’huile de poisson ont des effets bénéfiques sur le développement neurologique à long terme. L’auteur suggère alors déjà qu’une supplémentation en omega-3, prise pendant plusieurs mois peut venir à bout d’un comportement antisocial et agressif chez l’enfant.
Comment améliorer le fonctionnement du cerveau pour améliorer le comportement ? Cette nouvelle étude randomisée et contrôlée, menée à Philadelphie auprès de 290 enfants âgés de 11 à 12 ans, ayant une histoire de comportements d’agressivité et de violence a réparti ces enfants en 4 groupes :
1. Le premier groupe a reçu une supplémentation en oméga-3 sous forme de jus avec multivitamines et calcium durant 3 mois,
2. un second groupe a suivi une thérapie comportementale cognitive avec réunions hebdomadaires d’1 heure, temps partagé entre l’enfant, les parents et l’enfant et ses parents ensemble. L’objectif de la thérapie était de développer pour l’enfant, » une boîte à outils » lui permettant de mieux interagir avec les autres.
3. Un troisième groupe a reçu les suppléments et a participé à la thérapie cognitivo-comportementale,
4. un quatrième groupe a reçu une information et des conseils visant à réduire les comportements agressifs. Les chercheurs ont également évalué, par analyse de sang, au début et à la fin de l’étude, les niveaux d’oméga-3 chez chaque enfant.
Remonter les niveaux d’oméga-3 pour réduire l’agressivité : l’équipe constate, après juste 3 mois d’intervention nutritionnelle à base d’oméga-3, une réduction des comportements agressifs chez les enfants. Et cette amélioration persiste 3 et 6 mois plus tard. Il reste néanmoins à vérifier si une supplémentation continue en oméga-3 permet de maintenir à long terme cette réduction des comportements antisociaux. L’auteur conclut qu’ » il est impossible de simplifier la complexité du comportement antisocial. Les causes sont multiples. Mais la biologie du cerveau est un morceau du puzzle « .
Source: The Journal of Child Psychology and Psychiatry 11 MAY 2016 DOI: 10.1111/jcpp.12565 Nutritional supplementation to reduce child aggression: a randomized, stratified, single-blind, factorial trial
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