Elementary // Saison 4. Episodes 23 et 24. The Invisible Hand / A Difference in Kind.
SEASON FINALE
La conclusion de cette saison 4 d’Elementary est à l’image de la saison dans son intégralité. Ce ne sont ni des épisodes exceptionnels ni de mauvais épisodes, juste les épisodes d’une série qui suit son bout de chemin sans trop faire de vagues. Dans un sens, je trouve dommage de ne pas aller beaucoup plus loin surtout que Elementary n’est pas une série sans potentiel. Et d’un autre côté, j’aime bien le côté confortable qu’il y a à regarder une série qui ne bouge pas trop narrativement parlant. Jonny Lee Miller est un Sherlock Holmes remarquable. Je suis admiratif face à ce qu’il a entrepris mine de rien, car il est l’âme d’Elementary avec Lucy Liu bien entendu, surtout que cette dernière a su se faire une place de choix cette année. Je suis heureux de voir que la série a su faire des changements intelligents au fil des épisodes et qu’elle maîtrise tout ce qu’elle raconte. Nous avons donc l’histoire de Morland qui revient sur le devant de la scène et la relation complexe qu’il y a entre Sherlock et son père. Mais je trouve que Jonny Lee Miller est finalement bien meilleur dans sa composition d’un Sherlock moderne que Benedict Cumberbatch. Peu importe si je me fais railler de tous les côtés car j’aime bien la série de Steven Moffat mais je suis vraiment fasciné par ce qu’incarne le Sherlock d’Elementary.
Le tout reste assez simple dans un sens et ces deux épisodes sont symboles de cette simplicité dont la série fait preuve. Au fond Elementary ne change donc pas trop de ce que l’on a pour habitude de voir et se contente de rester assez statique mais malgré tout cela, nous avons toujours des fils rouges véritablement passionnants. Celui de Morland en fait partie par exemple, d’autant plus que ces deux épisodes parviennent à donner un vrai sens au père de Sherlock. Grandement aidé par John Noble, le personnage sort un peu de sa zone de confort et nous propose une composition légèrement différente. Le changement est le bienvenu. Ce qui est dommage finalement avec « The Invisible Hand » c’est le fait que la série mette un peu trop de temps à rendre compte des émotions de chacun et se perd parfois derrière ce qu’elle cherche à mettre en place en parallèle. Après l’épisode précédent qui était très bien dans sa façon de construire les personnages, je trouve que celui-ci échoue un peu à poursuivre ce très bon travail. Je pense que l’une des plus grandes thématiques de cette saison est celle de l’héritage sous plusieurs formes. Pas seulement pour Sherlock et son père, mais aussi dans les relations qu’il entretient avec tout un tas de choses (Irene, la drogue, etc.).
Au fond, Elementary démontre surtout avec cet épisode que le dernier va à la fois changer beaucoup de choses et pas vraiment non plus. C’est compliqué mais l’on sait pertinemment que le but de Elementary n’a jamais été de casser la mécanique. Elle utilise la même depuis ses débuts et bien que cela soit très confortable, ce que j’adore dans cette série c’est sa capacité à faire des tas de choses différentes. C’est là que Moriarty entre de nouveau en jeu. La façon dont la série explore une fois de plus le personnage dans son univers est une façon comme une autre de nous dire que Elementary reste différente. Le dernier épisode est un peu décevant tout de même, d’autant plus car je m’attendais vraiment à un final plus surprenant, avec un cliffangher du tonnerre mais au lieu de ça, Elementary a choisi quelque chose d’un peu plus suave, plus doux. Dans un sens, cela colle parfaitement avec l’ambiance de cette saison qui a été depuis le départ plus touchante que réellement au coeur de l’action. Je ne peux pas dire que je n’aime pas cette façon de voir les choses surtout que Sherlock continue d’être un personnage qui fait bouger les choses dans le bon sens du terme. Avec Morland, Elementary a su creuser un peu plus la personnalité de son héros.
Surtout que John Noble est vraiment parfait dans le rôle qui lui a été donné. Quand un season finale parvient à contenir l’essence même d’une série depuis 4 saisons, c’est une très bonne chose. Cette saison a beaucoup parlé d’héritage, mais aussi de comment les gens gèrent les secrets des uns et des autres. Sans compter les questions qui ne pourront jamais trouver de réponse. C’est pour cela que Morland, derrière son manteau et son regard blafard a caché tout un tas de choses que Elementary a su disséquer au fil des épisodes sans pour autant tout nous révéler non plus et c’est un choix des plus judicieux. En tout cas, de mon point de vue. Sherlock reste donc le héros de l’histoire mais dans ce dernier épisode, je dois avouer que j’ai largement préféré ce que Elementary fait avec Joan. Peut-être car sa place de personnage calme, apaisant pour Sherlock, reste quelque chose de vraiment fasciné à mon goût. Les faces à faces de Sherlock avec son père impliquent beaucoup de choses et finalement Elementary parvient à faire des trucs que je ne m’attendais pas du tout à retrouver. Comme quoi, c’est bien la preuve qu’il y a un truc qui fonctionne là dedans. Finalement, si je suis plus que jamais curieux de voir la saison 5, Elementary a su délivrer une saison 4 pleine d’idées mais développées de façon parfois un peu trop enfermées à mon goût.
Note : 5.5/10. En bref, une fin sympathique pour une saison qui a su rester constante.