Titre : Leo Loden, T24 : Les cigales du pharaon
Scénariste : Christophe Arleston & Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Parution : Mars 2016
Léo Loden est un personnage qui accompagne ma culture bédéphile depuis presque vingt ans. C’est un copain de l’époque qui m’avait fait découvrir les aventures de ce sympathique détective privé accompagné de sa charmante et volcanique conjointe commissaire et de son sympathique et atypique tonton. La série se compose actuellement de vingt-quatre épisodes dont le dernier en date, Les cigares du pharaon, est le sujet de ma critique d’aujourd’hui.
Cet album est l’œuvre conjointe d’Arleston, Nicoloff et de Carrère. Les deux premiers sont en charge du scénario, le dernier s’occupant des dessins. Chaque opus est une histoire pouvant être découverte indépendante. La situation initiale est posée dès les premières pages et trouve un dénouement avant la dernière page. Evidemment, un lecteur familier de Leo Loden prendra plaisir à retrouver ces personnages récurrents à la manière d’un adepte d’Astérix, Lucky Luke ou Tintin.
Un rallye dans le Lubéron peu inspiré.
Evidemment tout cela ne va être une ballade de santé. En effet, un cambriolage la veille du départ laisse croire que quelques esprits mal attentionnés ont en tête de trafiquer la course. Léo va joindre l’utile à l’agréable : mener son enquête tout en découvrant les ravissants paysages locaux. A la manière d’un Cluedo, le détective se voit présenter une grande gamme de suspects que sont les autres participants. Charge à lui d’y trouver le coupable. Je dois dire que la présentation succincte et souvent caricaturale des différents protagonistes m’a empêché de m’impliquer pleinement dans la recherche. Le manque d’informations m’interdisait d’émettre mes propres suspicions. C’est dommage car cela rend la lecture moins interactive et la curiosité moins alimentée. Au final, démêler la pelote de laine de cette histoire éveille un attrait modéré.
Les auteurs ont pris l’habitude de faire voyager les protagonistes aux quatre coins de la France et de jouer des clichés locaux dans leur scénario. Je dois avouer que le Lubéron ne les a pas inspirés en dehors d’une forte présence de moustiques camarguais. C’est dommage car il s’agit d’une des particularités narratives que j’apprécie particulièrement. De la même manière, Arleston et Nicoloff prennent un malin plaisir à railler les gendarmes. Les premières vannes font sourire. Hélas, le côté répétitif et grossier des gags à ce propos laisse trop vite indifférent.
Vous l’aurez compris, cet album n’est pas le meilleur de la série. Pourtant, tous les ingrédients qui me l’ont faite aimer sont là. Mais j’ai le sentiment qu’ils sont cuisinés de manière grossière et avec une certaine nonchalance. Le travail graphique de Carrere possède le potentiel pour mettre en valeur cette recette scénariste si elle était exécutée avec minutie et application. J’espère que cela sera davantage le cas la prochaine fois…