Après plus de 6 mois sans écrire sur ce blog où je ne souhaitais plus polémiquer sur les vicissitudes de la vie municipale, la dernière initiative du maire de Saint-Julien, rendue publique il y a quelques jours par le mensuel gratuit Alpes Léman, me conduit à rompre ce silence pour interpeller nos élus sur une affaire qui me consterne.
Alors que je ne prête habituellement pas grande attention aux écrits de M. Charles DENU qui paraissent dans son mensuel d'informations gratuit ALPES LEMAN, cet article publié à la page 6 de l'édition de Mai 2016 du mensuel gratuit et consacré aux nouvelles pérégrinations de notre maire , Antoine Vieilliard m'a interpellé et choqué, et apparemment fait grand bruit au sein de la population de St-Julien et du canton.
Plusieurs personnes m'ayant questionné sur cette affaire, j'ai donc décidé de reprendre la plume pour apporter une information plus complète sur ce dont il s'agit. Cet article est donc écrit dans un but de clarification et d'explication afin de mieux faire comprendre à tout un chacun de quoi il retourne. Les lecteurs et électeurs pourront se faire leur propre jugement sur cette affaire .
Pour résumer, un certain nombre d'entreprises, d"artisans et de commerces du canton ont reçu un courrier consistant d'une lettre signée par M. Vielliard en sa qualité de maire de St-Julien sollicitant les destinataires à faire de la publicité dans une publication qu'il compte éditer à l'attention des habitants du canton. Cette lettre était accompagnée de 3 feuillets détaillant des informations sur les modalités de cette publicité. Pour bien comprendre, j'ai donc reproduit ci-dessous le courrier (la lettre et les feuillets) que l'entreprise Saint-Julienoise dans laquelle je travaille a reçu début mars 2016.
Comme on peut le lire dans la lettre reproduite ci-dessous M.Vieillard qui a cessé d'être Conseiller Départemental depuis le 29 mars 2015 (rappelons qu'il a été sévèrement battu puisqu'il ne s'est même pas qualifié pour le second tour de ces élections alors qu'il était le conseiller sortant du canton de St-Julien) envisage de publier un bulletin d'information cantonal. Ceci est bien évidemment extrêmement curieux puisque qu'il n'occupe plus aucune fonction ni au niveau du département de la Haute-Savoie ni au niveau du canton de St-Julien.
Pour donner la mesure de l'outrecuidance de M. Vielliard, c'est un peu comme si moi, ancien conseiller municipal de St-Julien et candidat (battu) à la mairie, je décidais de publier à ce titre un bulletin d'informations municipales, en parallèle de celui que publie officiellement la Commune. Et que pour ce faire je sollicitais des entreprises locales de mettre de la publicité dans ce bulletin pour financer les coûts d'impression. On imagine sans peine le ridicule auquel une telle initiative m'exposerait et les récriminations et moqueries légitimes qui ne manqueraient pas de fleurir contre moi. Une telle idée saugrenue n'a bien évidemment jamais germé dans mon esprit, ni même dans la tête de quiconque respecte le résultat d'un scrutin démocratique et accepte d'être désavoué par les électeurs.
Mais visiblement ce n'est pas le cas pour M. Vielliard! il est évident que le sens du ridicule lui est totalement étranger et il prouve par cette initiative qu'il est un bien mauvais perdant. Car si le procédé n'est pas nécessairement illégal, il relève cependant d'une conception de la démocratie originale et osée. Il est vrai qu'il n'y a là rien d'étonnant de la part d'un homme qui, lors des campagnes électorales, déploie ses affiches sur les emplacements prévus à cet effet 48 heures avant tous ses concurrents.
Ce qui est cependant particulièrement choquant dans cette affaire et qui ne la rend plus du tout risible, c'est qu'il y a là une approche mensongère et qui pourrait bien être assimilée à une usurpation d'identité dans la façon dont M. Vielliard présente les choses. Pour reprendre l'analogie décrite plus haut, c'est comme si dans ma quête de publicité pour un bulletin municipal concurrent de celui de la ville, j'utilisais le logo de la ville de Saint-Julien-en-Genevois pour donner plus de poids à ma démarche, bien que n'occupant plus aucune fonction élective dans la commune. On imagine sans peine la réaction du maire, qui procédurier comme on le connait, me clouerait illico ( à juste titre et à bon droit) au pilori.
M. Antoine Vielliard n'ayant plus aucune fonction au département de Haute-Savoie , l'utilisation qui est faite du logo du département aux cotés de celui de la ville de St-Julien dans les 3 feuillets joints à sa lettre est inacceptable et pourrait peut-être même être passible de poursuites. Cette juxtaposition des deux logos est en effet de nature à induire en erreur les destinataires du courrier, leur faisant accroire que cette démarche est soutenue par le Conseil Départemental de Haute-Savoie. Ce qui bien entendu n'est pas le cas. Je ne serais donc pas autrement surpris si le Département se portait partie civile contre M. Vielliard. Une affaire à suivre quand on connait l'immense "amitié" qui lie le Président du Conseil Départemental, Christian Monteil, à Antoine Vielliard.
Pour sa défense, maladroite, M. Vielliard prétend dans l'article qu'il s'agit d'une erreur! Ce qui est quand même un peu fort de café quand on sait que ce courrier a été émis plus d"un an après sa défaite aux élections départementales. Outre le fait de nous prendre pour des imbéciles, soit il nous ment, soit il prouve son incompétence pour les fonctions qu'il occupe. Comment peut-on dans sa position laisser partir un courrier sollicitant de l'argent sans en valider les moindres détails. Non vraiment ça ne tient pas!...
Si le citoyen Antoine Vielliard avait décidé d'éditer un magazine d'information cantonal, on aurait pu sourire et se gausser d'un mauvais perdant qui, revanchard, n'accepte pas sa défaite; mais après tout chacun est libre de ses actes et libre à lui de dépenser son argent comme bon lui semble. Mais quand on fait appel publiquement à de l'argent extérieur, des règles de déontologie s'appliquent:
Utiliser son titre de maire pour financer une initiative privée en utilisant le prestige de sa fonction pour faire pression auprès des annonceurs de la région qui peuvent par ailleurs avoir des relations commerciales avec la mairie, c'est un mélange des genres qui relève d'un abus de position, et qui pourrait même être sanctionné par la loi.
Utiliser de façon frauduleuse le logo d'une institution (le département de Haute-Savoie) dans lequel il ne joue aucun rôle pour faire appel à de l'argent auprès d'acteurs économiques est à tout le moins hors la loi.
On le voit, cette initiative qui relève de la manipulation, n'est pas défendable et c'est une faute qui mérite sanction. D'autant qu'elle émane d'un homme procédurier au plus haut point et qui connait parfaitement la loi (ce qu'il prétend en tous cas).
Enfin, quand on se remémore ses attaques virulentes contre Christian Monteil qu'il accusait d'utiliser abusivement les services du Conseil Général pour l'aider dans sa campagne électorale, on ne peut être qu'interloqué et exaspéré par le fait que cette initiative personnelle, qui n'a rien à voir avec ses fonctions de maire, est suivie par le cabinet du maire (voir l'encadré en haut à gauche de la lettre ci dessous). En fait, Antoine Vielliard, c'est la mauvaise foi incarnée! Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux de St-Julien-en-Genevois, il est temps de mettre le maire face à ses actes et de lui rappeler ses responsabilités: il représente notre commune et l'opprobre qui s'abat chaque jour un peu plus sur lui rejaillit malheureusement sur l'image et les intérêts de notre commune. Sa crédibilité est définitivement perdue. Comment peut-il être désormais pris au sérieux au sein de la Communauté de Communes du Genevois. Ce sont les intérêts de notre commune au sein de cette communauté qu'il met en péril.
Et que dire de sa position au Département après de tels agissements. Sachant que le Conseil Départemental est un partenaire financier incontournable dans les grands projets d'aménagement communaux, on comprend aisément que ce sont les intérêts vitaux de la commune qu'Antoine Vielliard met en danger
Nul besoin enfin de mentionner les sourires narquois qui doivent fleurir de l'autre coté de la frontière où les attaques de M. Vielliard envers la politique des élus genevois ne lui valent pas que des amis. Avec la publication de tels articles qui le mettent en cause, Antoine Vielliard, c'est un peu l'arroseur arrosé.
Mesdames Messieurs les élus, on ne peut plus, vous ne devez plus , tolérer de tels agissements et je suis sûr que même au sein de la majorité, nombre d'entre vous ne peuvent se satisfaire de voir le maire faire ainsi la une des journaux, pour des faits qui méritent à tout le moins la réprobation, la consternation, voire une action en justice.De telles mises en cause souillent votre action collective.
Après les épisodes de l'agenda volé à l'assistante de M. Monteil et des injures portées par son frère à l'encontre de notre député Virginie Duby-Muller (au moment des élections départementales) qui avaient choqué la population (avec comme conséquence la déculottée subie par lui au 1er tour) et avaient été à l'origine de ma démission du Conseil Municipal, Antoine Vielliard s'illustre une nouvelle fois par des faits et gestes indignes d'un maire. Pire, il utilise les moyens de la commune au service de son ambition personnelle.
Aussi j'en appelle à vous, élus de la majorité, hommes et femmes honnêtes , de bonne volonté, et investis au service de notre ville, pour "recadrer" votre leader afin qu'il cesse de nous faire honte. Vous ne pouvez tolérer plus longtemps que M. Vielliard se conduise de la sorte, car votre silence coupable serait alors perçu par la population comme une complicité de votre part.
Quant à vous élus de l'opposition, face à de tels agissements, je vous demande de redoubler d'attention et d'être désormais particulièrement vigilants sur les agissements de notre maire. C'est votre devoir!.... Vous devez défendre l"honorabilité de notre commune qui est en passe de devenir la risée du département. La moitié de la population de St-Julien vous a élus dans ce but; ne nous trahissez pas!...
Un Saint-Julienois irrité, consterné et inquiet.
Pierre Brunet
Ancien Conseiller municipal d'opposition