Du 21 mai 2016- 09 octobre 2016 - Le MRAC ouvre ses nouveaux espaces au public le vendredi 20 mai à partir de 17h.
http://mrac.languedocroussillon.fr/Ce lancement officiel sera suivi d'un week-end d'inauguration gratuit, samedi 21 et dimanche 22 mai, afin de permettre aux publics de découvrir ou redécouvrir ce lieu régional, culturel et artistique.
Samedi, le musée ouvre exceptionnellement de 13h à minuit dans le cadre de la Nuit européenne des musées. Les visiteurs découvriront l'oeuvre pérenne de Bruno Peinado Il faut reconstruire l'Hacienda sur la façade du nouveau bâtiment, une exposition personnelle de l'artiste dans les espaces intérieurs, ainsi que La Promenade, une sélection d'oeuvres issues du dépôt long et exceptionnel du Centre national des
Dimanche, à 15h, Céline Kopp présente une conférence intitulée " Artplusoumoins ". En empruntant l'expression " Artmoreorless " à l'historienne de l'art Amélia Jones aux membres du groupe Chicano Asco (Los Angeles, début 1970-mi 1980), Céline Kopp transporte l'Haçienda dans un voyage qui débute dans les quartiers noirs de Memphis, baignés par le son Stax. Il y sera question de collaborations artistiques, de la rue, d'émeutes, d'assassinats, et des drames humains et échecs économiques qui ponctuent un rêve de liberté et de visibilité.
Il faut reconstruire l'Hacienda. Bruno Peinado
Commissariat : Sandra Patron
L'exposition Il faut reconstruire l'Hacienda prolonge le projet éponyme de Bruno Peinado sur la façade du Mrac. Elle l'augmente autant qu'elle lui répond, en introduisant un jeu de dialogues entre l'intérieur et l'extérieur du musée, et par extension, entre l'espace intime et l'espace public. L'exposition est ainsi contaminée par collusion foisonnante de techniques, d'affects, de processus et de matériaux, autant qu'elle est contaminée par le site lui-même, celui du musée et de son histoire, celui du sud et de sa lumière si particulière.
L'espace intime, c'est d'abord celui de l'artiste : originaire de Montpellier, où il a fait une partie de ses études aux Beaux-Arts, B
Cette exposition, la première de Bruno Peinado dans sa région natale, constitue une étape importante dans sa pratique. D'abord parce qu'elle engage une renégociation avec cet héritage, mais également parce qu'elle est l'occasion pour l'artiste de régénérer sa relation à l'art. Alors qu'il définissait lui-même sa démarche comme un art de l'exposition, Bruno Peinado a eu ici le désir de revenir à l'atelier, de retrouver les joies du dessin, et surtout, d'expérimenter dans le plaisir du lâcher-prise de nouvelles pratiques, dont celle, fondamentale pour lui, de la peinture.
L'espace public, c'est celui de l'exposition, imaginée comme un paysage à reconstruire, un parcours qui propose un parallèle entre la construction d'un espace commun et celui d'une construction de soi. Bruno Peinado profite de ce moment du chantier de l'extension pour repenser l'imaginaire du Mrac, une ancienne maison vigneronne qu'il perçoit comme une hacienda. Ce motif de l'hacienda est issu d'un texte manifeste écrit dans les années 50 par Ivan Chtcheglov. Un appel situationniste à construire l'Hacienda qui sera particulièrement entendu outre-Manche quelques années plus tard et donnera son nom à la boîte de nuit mythique de Manchester. FAC 51 The Haçienda est un projet d'hétérotopie porté par le label Factory records et le succès du groupe Joy Division. Un projet qui fondera les bases de la scène House anglaise, et qui sera le lieu de rencontre de musiciens, plasticiens et graphistes, nourris et influencés par la modernité. Car si certains peuvent penser que les avant-gardes ont échoué dans leurs tentatives de changer le monde, il est indéniable que les signes de cette modernité ont grandement imprégné notre univers visuel. Le design, le graphisme ou l'architecture sont autant de champs connexes à l'art qui réinvestissent ce vocabulaire formel, signe d'une survivance et d'une réappropriation contemporaine du projet moderne. Et c'est aussi cela que symbolise l'Hacienda : un lieu de pensée et de mise en partage, où le monde de la fête rencontre celui d'un désir d'utopie, une proposition hétérogène qui défie l'uniformisation de notre monde contemporain, et permet de construire un nouvel espace social, politique et poétique, une nécessité toujours à réactiver. Lire la suite...
MRAC, 146, avenue de la plage - BP 4 - 34 410 Sérignan. Tél : 04 67 32 33 05