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King Gizzard & The Lizard Wizard - Concert au Ritz de Montréal le 11/05/16
Publié le 13 mai 2016 par OreillesLes voilà enfin ces australiens dont tout le monde parle, bien partis pour voler la vedette au désormais pachydermique Tame Impala. C'est donc avec autant d'excitation que de Z dans leur nom que je rejoins l'incontournable Ritz de Montréal, sold-out pour l'occasion
En provenance de Melbourne, le septuet emmené par l'étonnamment charismatique Stu Mackenzie est pour le moins prolifique question disques : huit albums livrés en six ans, dont quatre seulement ont atteint le marché international, chaque fois avec un artwork vinyle à tomber. En 2014 on avait donc découvert I'm In Your Mind Fuzz, un disque original bien qu'un peu trop ancré dans la lignée de ceux de Thee Oh Sees et Ty Segall, avec un côté Aussie en plus. Puis l'année dernière, Paper Mâché Drean Balloon avait éclaté l'image qu'on avait d'eux, se présentant comme un album de flower-pop bucolique, à grands renforts de flûtes diverses et mélodies gentillettes. On l'avait même classé quatrième dans notre top 2015. Puis sans même qu'on ait eu le temps d'avaler, ils nous livraient sans fioritures Quarters, album concept constitué de quatre titres prog-pop de 10'10'' chacun, tout aussi intéressant.
Aujourd'hui les King Gizzard reviennent pour défendre leur nouveau-né Nonagon Infinity, et célébrer ainsi le retour du fuzz avec un album qui n'en finit jamais de finir, soit 41 minutes live mixées en continu et destinées à être jouées en boucle via la touche replay (sauf sur vinyle évidemment). Le disque est une vraie claque, et devrait lui aussi logiquement se retrouver dans les tops de fin d'année.
Et le live donc ? Tout simplement impérial, tant ça envoie le pâté. Comme une évidence instantanée qui confirme toute la récente hype autour du groupe. C'est carré dans le bordel, c'est le chaos dans des compositions pop parfaitement reconnaissables. En ouvrant avec "Robot Stop", et en fait toute la face A de Nonagon Infinity, les King Gizzard plantent le décor d'une musique musclée, hypnotisante et mélodique. La présence de Stu Mackenzie est exemplaire, rappelant celle de John Dwyer de Thee Oh Sees par les onomatopées jetées ci et là dans le micro. Il excelle, que ce soit à la douze cordes ou à la flûte. Et Ambrose Kenny Smith assure aussi à l'harmonica. La suite du set alternera avec finesse les meilleurs morceaux des quatre albums cités plus haut, pour un concert un peu court (une grosse heure) mais qui laissera à tous des étoiles dans les yeux comme rarement. Après ça la mention "groupe à suivre" n'est plus d'actualité. On lui préfère "l'un des tous meilleurs groupes alternatifs actuel".
Merci à Blue Skies Turn Black.