Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Alors, je vais me faire plaisir, sans la moindre considération pour le politiquement correct et le couramment admis. Mais d’abord, petite précaution liminaire. je ne suis pas un gars violent. Je n’ai jamais eu à frapper personne, n’ai jamais commis le moindre sabotage, n’ai jamais rien cassé sauf un stylo de temps en temps. Et encore, sans faire exprès. Je peux même vous avouer que j’ai très longtemps été fasciné par le mouvement de la non-violence, de la résistance pacifique, à travers ses figures les plus connues, de Gandhi à Martin Luther King en passant par Lanza Del Vasto et Rosa Parks, qui entraînaient mon admiration, à la lecture de leur biographie que j’enviais alors…
Pourtant, depuis quelque temps, se produit en moi un phénomène de radicalisation qui me surprend moi-même. Beau résultat, sur un plan général, que celui de ce pouvoir prétendûment socialiste, qui parvient à transformer en si peu de temps de gentils militants désobéissants et pacifiques en dangereux « casseurs » équipés de sacs à dos renfermant tout le petit matériel de protection nécessaire en cas d’urgence dans les manifs… Pouvez être fiers de vous, fauxcialistes sécuritaires. Même Sarkozy n’a pas fait mieux.
Tu veux un nom, méprisable rouage arrogant d’un système pourrissant ? Prends le mien. Car je refuse catégoriquement de condamner les casseurs tant décriés. Je trouve normal, légitime et logique, comme coulant de source, que certains s’en prennent aux permanences du PS. La pire des violences vient d’en haut. De ces agents oligarchiques qui ne contribuent qu’à détruire des vies entières d ‘individus et de familles, quand ce n’est pas de villes entières, sans la moindre considération pour l’être humain, réduit à un chiffre et un montant – un coût ! – sur un dossier.
Regarder des images, par le biais de ce compte TumblR notamment, de locaux fauxcialistes redécorés – avec plus ou moins de bon goût et d’esprit – m’amuse plutôt. Je ne ressens pas la moindre gêne, et encore moins d’indignation. Ils ne font que récolter ce qu’ils sèment. Je regrette simplement que d’ autres partis ne fassent pas l’objet eux-aussi de la même attention, parmi ceux qui votent avec eux leurs textes régressifs et anti-sociaux, de la loi travail à celles qui permettent la surveillance de masse et l’état d’urgence permanent, intolérable loi d’exception indigne d’un état de droit. Pire, je signe mon forfait en rêvant de révolution, et me tiens prêt à y apporter mon concours actif et plein de ressources si nécessaire… Face à tant d’injustices flagrantes, tant de mépris pour le peuple, tant d’indifférence pour cette si faible représentativité des partis et des personnalités politiques quels qu’ils soient, devant tant d’irrespect des règles démocratiques les plus fondamentales qu’ils ne cessent de violer tout en poussant des cris de vierges effarouchées pour une chemise déchirée en hurlant avec les loups, il m’apparait urgent de laisser s’épancher notre colère, profonde, immense. Sincère. Honnête. En ce sens, ne vous en déplaise, les bien-pensants, je refuse de me désolidariser des « casseurs », même si ce n’est personnellement pas le chemin d’expression que j’ai choisi. Et j’appelle même à d’autres formes de lutte et de protestation pour enrayer ce système qui va si mal. je ne vois pas de raison en effet pour qu’il ne broie que nous autres, les manants, et laisse tranquillement barboter dans leurs jaccuzzis les responsables de cette incurie générale. Leur faire peur, ils ne comprendront que ça, c’est le seul garde-fous, le seul pare-feux politique que je vois, pour l’instant, qui m’apparait représenter un minimum d ‘efficacité concrète. L’action directe. Le reste n’est que palabres sans fin qui n’aboutissent qu’à brasser du vent. OUI, la peur doit changer de camp ! j’en appelle au Général Ludd ! Que se vayan todos !