Par Thomas Haeflin - 13/05/2016 | 4:04
Ce système de défense antimissile est pour le moment constitué d'un radar, d'intercepteurs de missiles et de systèmes de communication. Il constitue la première pièce d'un bouclier censé protéger l'Europe des "Etats voyous". Le système sera remis en juillet prochain à l'Otan, qui contrôlera le dispositif à partir d'une base aérienne américaine en Allemagne.
Les Etats-Unis ont par ailleurs lancé ce vendredi, les travaux d'installation d'un autre site antimissile en Pologne. Sa livraison prévue fin 2018, marquera l'achèvement du système antimissile américain en Europe de l'Est. Une fois achevé, ce bouclier s'étendra du Groenland aux Açores.
Si les représentants de l'Otan et des Etats-Unis qui ont assisté à l'inauguration du système de défense hier en Roumanie ont pris le soin de ne citer que l'Iran comme "Etats voyou", allant même jusqu'à déclarer ouvertement que le système ne vise en aucun cas, à protéger l'Europe de toute menace russe, Moscou ne s'en sent pas pour autant hors de cause.
La Russie considère ce bouclier comme une démonstration de force de l'Alliance atlantique, qu'elle soupçonne de vouloir la contenir jusqu'aux limites de la mer Noire, zone éminemment stratégique pour Moscou où l'Otan envisage également d'accroître ses patrouilles.
Furieuse et sentant sa sécurité menacée, la Russie a déjà annoncé son intention de renforcer ses flancs ouest et sud à l'aide de trois nouvelles divisions face au projet de l'Otan, décidé de déployer quatre bataillons supplémentaires en Pologne et dans les pays baltes, en représailles contre l'annexion de la Crimée par Moscou en mars 2014.