Quatrième de couverture :
Le 36 quai des Orfèvres s’offre un nouveau patron. Faire briller les statistiques en placardisant tous ceux qu’on ne peut pas virer et qui encombrent les services : tel est le but de la manœuvre.
Nommée à la tête de ce ramassis d’alcoolos, de porte-poisse, d’homos, d’écrivains et autres crétins, Anne Capestan, étoile déchue de la Judiciaire, a bien compris que sa mission était de se taire. Mais voilà, elle déteste obéir et puis… il ne faut jamais vendre la peau des poulets grillés avant de les avoir plumés !
Un polar original, nerveux, et désopilant.
Je ne sais pas vous, mais moi parfois, rien qu’un nom de personnage me donne déjà envie de tourner les pages. Et le nom d’Anne Capestan présente parfaitement bien à mon goût (ça me fait penser à « de cape et d’épée », « capitaine » entre autres… et elle a un beau prénom, évidemment). Personnage d’emblée mystérieux, puisqu’on ne sait pas exactement les circonstances dans lesquelles elle a été mise à pied pendant au moins six mois, on sent qu’elle en a bavé.
Et voilà qu’elle reprend du service, Capestan, mais pour se retrouver commissaire d’une brigade de bras cassés sur une voie de garage. Ah ils sont pittoresques, ses « enquêteurs », au fur et à mesure que sa brigade se constitue, le lecteur a droit à un portrait pas piqué des vers. Leur mission ? Eplucher des dossiers d’affaires non résolues et éventuellement, tenter de les résoudre. S’ils n’y parviennent pas,vraiment ce n’est pas grave, on ne peut pas les virer de la Police mais la hiérarchie est prête à les laisser glander vingt-quatre heures sur vingt-quatre (euh… plutôt dans les heures syndicales, Torrez la Scoumoune préfère).
Et voilà que les bras cassés tombent non pas sur une mais sur deux affaires de meurtres non résolus… et que les cerveaux grillés, barrés, désolés, enfumés, embrumés de Rosière, Lebreton, Dax, Merlot et compagnie vont jouer le tout pour le tout, emmenés par une Anne Capestan certes désabusée mais déterminée à contourner les pontes du 36. Et n’oublions pas Pilou dans le rôle du chien… policier.
C’est enlevé, rythmé, l’humour est bien dosé, la rosserie s’accompagne d’un vrai regard humain, les personnages existent réellement et sont attachants : Sophie Hénaff a trouvé une chouette recette pour accommoder ses Poulets grillés (quel titre !) et me donner envie de goûter au deuxième plat, Rester groupés, qui vient tout juste de sortir en avril. (Et celui-ci vient de sortir en poche, pourquoi s’en priver ?)
« – C’est Pilote, comme Senna, ou comme les avions ?
– Non, c’est Pilote comme les épisodes. Le premier d’une série.
Dax, surpris, cessa de mâcher :
– Tu veux prendre plusieurs chiens ?
– Non, série. Une série télé. »
Sophie HENAFF, Poulets grillés, Albin Michel, 2015 (Le Livre de poche, 2016)
L’avis de Cathulu
Et encore une participation au challenge d’Angeselphie « Un mois = une illustration ou un thème ». Ce livre entre dans le thème « Roman policier ».
Classé dans:Des Mots au féminin, Des Mots français Tagged: Albin Michel, polar, Poulets grillés, Sophie Hénaff