Monumenta, Grand Palais, Paris

Publié le 12 mai 2016 par Doudonleblog

Mai 2016. Journée parisienne sous la grisaille. Visite du Monumenta, au Grand Palais, confié cette année au plasticien d’origine chinoise Huang Yong Ping. Déception.  (jusqu’au 18 juin. Tous les jours sauf mardi, 10-19h, nocturnes jeudi, vendredi et samedi, 22h)

L’installation de Huang Yong Ping s’intitule « Empires ». C’est à dire que nous somme face à une représentation symbolique de ces grandes sociétés internationales, que l’on nomme « empires », qui dirigent la vie économique mondiale. Voilà. L’allégorie est simpliste. Tout le monde comprend très vite. Vous allez voir!!

En pénétrant dans le Grand Palais, on se trouve soudain confrontés à des murs de containers empilés, de ceux qui s’entassent sur les zones portuaires. Ici, il y en a carrément 305, et la pile la plus haute monte à 17 m… Ils portent les sigles de groupes plus ou moins connus. Ils ont les couleurs habituelles de ce genre de grosses caisses (bleu, marron, moutarde, gris, bordeaux…). Et ils sont moches…C’est normal. On ne leur en demande pas davantage.

Un gigantesque portique de levage (67 tonnes, quand même!) n’a pas été oublié là, comme on pourrait le croire, mais fait partie de l’installation « artistique ». Super héros moderne, capable de lever ces tonnes de stockage, comme sur un petit doigt…Admirable!

Posé en équilibre entre deux tas de containers, telle une arche, un colossal bicorne de Napoléon prolonge l’idée d’Empire. Vu? Vous savez: convoitise du pouvoir, désir tyrannique de la toute puissance et tout ça.

Ondulant au-dessus de ces huit raides collines abruptes, un squelette de serpent géant, en alu, explique, à la façon chinoise, que le pouvoir est éphémère… C’est lui le plus beau de cette installation. Sûr!  Encore qu’ il évoque immanquablement Jurassic Park ou une Montagne Russe de fête foraine (remarque de l’une de mes complices de visite d’expo!). Mais il faut avouer que ses 254 mètres et 133 tonnes de vertèbres et côtes métalliques font un superbe écho à l’architecture tout en courbes (métalliques elles aussi) de la nef.

Comme j’aurais voulu me sentir littéralement écrasée par cette fameuse mondialisation effrayante! Écrabouillée, moi, petite humaine de rien du tout, lilliputienne dans un monde de brutes dominateurs! Eh ben rien du tout! J’ai cheminé tranquillement au milieu des containers, j’ai pris des photos marrantes, j’ai mangé une salade César à la cafétéria en tournant le dos à l' »oeuvre »… Rien senti. Rien ressenti. Zut. Loupé.

Je devais pas être en forme!

Petit retour en mémoire sur les anciens Monumenta qui, eux, m’avaient bien plu et émue: le Léviathan d’Anish Kapoor et l’étrange cité des Kabakov.

Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois