18 000 000 d‘euro pour financer une campagne présidentielle… Si Emmanuel Macron n’est pas officiellement candidat pour 2017, dans son entourage, on commence à s’organiser et à lancer des invitations pour participer à une levée de fonds en faveur de l’actuel ministre de l’Économie.
Macron : Deux soirées en perspectives
C’est par BFMTV que l’on apprend qu’un email circule, à l’initiative d’un proche d’Emmanuel Macron, libellé en ces termes : « je voulais vous faire signe pour vous proposer de nous réunir autour d’Emmanuel Macron, pour deux soirées de « fund-raising » (…) à la maison ». Voilà de quoi attiser les rumeurs d’une prochaine annonce de candidature à la présidentielle de 2017, bien que l’actuel ministre s’en défende.
Pourtant, on comprend aisément que la perspective l’intéresse : les sondages lui sont plutôt favorables et le mouvement En Marche ! a été très bien accueillis. Ajoutez à cela qu’il est jeune, qu’il porte un projet et un regard différent sur la France. Et l’auteur du mail d’invitation sait que c’est un levier non négligeable pour mobiliser les soutiens puisqu’on peut y lire, à propos de ces sondages : « Même s’ils sont par nature volatils, sont très encourageants : 43 % d’opinions positives, soit le double de la cote de Nicolas Sarkozy, ou le triple de celle de François Hollande »
Entre levées de fonds démenties et préparation pré-électorale
Mardi, un incident est survenu à l’assemblée suite à la question soulevée par le député Georges Fenech (LR) à propos d’une première d’une levée de fonds de 12 000 000 d’euros qui aurait été réalisée lors d’un voyage d’Emmanuel Macron à Londres. Le député dénonçait alors « la confusion des genres ou, pire, le conflit d’intérêts » avant d’évoquer « une possible saisine de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ». Ulcéré, Manuel Valls a alors rétorqué « Il n’y a eu aucune levée de fonds particulière pour je ne sais quelle association. » Ambiance au gouvernement…
De son côté Emmanuel Macron, qui a bien rencontré un ensemble d’entrepreneurs français établis outre-Manche pour leur présenter son mouvement En Marche !, a démenti ce chiffre de 12 millions qu’il qualifie de « fantaisiste » puisque les donateurs sont limités, comme la loi le prévoit, à 7 500 euros. Quant à son éventuelle annonce de candidature les rumeurs d’une déclaration courant juin ont aussi été infirmées.
En marche ! à la recherche pourtant de soutiens financiers
Et c’est écrit noir sur blanc sur l’email envoyé : « Nous avons un besoin très concret de financements. Pour vous donner un ordre de grandeur, il faut 18 millions d’euros pour financer une campagne présidentielle en France ». Certes, si on joue sur les mots, on pourrait imaginer que ce n’est qu’un exemple donné… S’il dément vouloir se présenter, Emmanuel Macron et ses soutiens s’organisent tout de même pour financer ses actions.
Et Manuel Valls ne peut ignorer ces préparatifs, puisque ce n’est un secret pour personne dans l’entourage de Macron. Pour le cabinet de En Marche !, pour ses soutiens, il est tout à fait normal de chercher des fonds car c’est un jeune mouvement qui ne reçoit aucune subvention publique ni cotisation d’élus. Voilà ce que l’on peut même entendre : » Il faut qu’on accepte dans ce pays que ce n’est pas choquant de financer un mouvement politique « .
Ceux qui gagnent le plus aujourd’hui sont les plus anciens partis et ceux qui ont le plus d’élus. De fait, il y a une barrière à l’entrée assez colossale. »
À suivre donc cette entrée en douceur dans « la cour des grands », avec diners et probablement un module de don sur le site internet du mouvement d’Emmanuel Macron. De quoi attiser encore plus les frictions au sein des membres du gouvernement…
visuel : europe1.fr